Aéris en liquidation judiciaire, les salariés « écoeurés »
vendredi 7 novembre 2003.
L’annonce de la mise en liquidation judiciaire de la compagnie aérienne Aéris a semé le désarroi parmi la dizaine de salariés de cette entreprise venus assister à la lecture du jugement.
Ces salariés ont en commun déclaré leur « écœurement » avant de quitter le tribunal de commerce sans incident.
C’est peu avant 19 heures que le président de la chambre de ce tribunal, Christian Caviglioli, avait fait annoncer dans le hall du tribunal la mise en liquidation de cette compagnie aérienne toulousaine après avoir écarté les quatre derniers dossiers d’éventuels repreneurs.
Cette décision de mise en liquidation judiciaire, prenant effet vendredi à minuit a été assortie d’une autorisation de poursuite de l’activité de cette compagnie pour une durée d’un mois.
Présidée par Charles-Henry Rossignol, cette compagnie aérienne qui compte 450 salariés avait été placée en redressement judiciaire le 23 septembre dernier par le tribunal de commerce de Toulouse.
Fondée en 1999, cette compagnie devenue déficitaire avait réalisé un chiffre d’affaires de 108 millios d’euros pour l’exercice 2002
Plusieurs projets de reprise avaient ensuite été présentés devant ce tribunal.
Le plus sérieux candidat à la reprise, le fond d’investissement américain Wexford, avait finalement retiré son offre lundi dernier.
Parmi les quatre derniers candidats à la reprise figurait un projet de Reprise de l’Entreprise par les Salariés(R.E.S) épaulé par une « grande banque ».
Ce projet avait a été écarté vendredi soir par le tribunal toulousain faute d’un véritable dépôt d’une garantie financière de 10 millions de dollars exigée au printemps dernier par le Conseil Supérieur de l’Aviation Marchande(CSAM) dans le cadre d’une recapitalisation.
« L’annonce de la liquidation judiciaire de notre compagnie nous laisse l’impression d’un immense gâchis, même si nous nous doutions un peu de cette issue tragique », a déclaré Arnaud de Soria, responsable du syndicat des pilotes d’Aeris au sein du
R.E.S.
« Nous sommes évidement trés déçus et dépités à la fois. Mais rien n’est désespéré quand même puisque le fait que le tribunal nous laisse un délai d’un mois pour poursuivre nos activité va peut être nous permettre de lancer notre projet ».
« Cette liquidation est complètement aberrante. Ce qui arrive est lamentable » a déclaré de son côté Frédéric Ducos, délégué SNPC(personnel de cabine) de la compagnie Aéris.
Aucun des trois autres derniers candidats à la reprise de cette compagnie n’était présent au tribunal de commerce de Toulouse.
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