1er trimestre déficitaire pour British Airways
jeudi 31 juillet 2003.
British Airways a fait état d’une perte avant-impôt trimestrielle, mais moins lourde que le redoutait le marché, et estimé le coût direct du conflit social déclenché à la mi-juillet à 30-40 millions de livres sterling (49-65 millions de dollars).
La compagnie aérienne britannique, première en Europe, a enregistré une perte imposable de 45 millions de livres sur les trois derniers mois, premier trimestre de son exercice, contre un bénéfice de 65 millions de livres un an plus tôt.
Cette dégradation du résultat est imputable au marasme économique, auquel sont venues s’ajouter récemment la guerre en Irak et l’épidémie de pneumonie atypique.
British Airways et ses syndicats sont parvenus mercredi à un accord pour mettre fin au conflit provoqué par une grève sans préavis à l’aéroport de Londres-Heathrow qui avait contraint le transporteur à annuler plus de 500 vols. La grève avait été déclenchée par 250 membres du personnel d’enregistrement de la compagnie après la mise en place d’un nouveau système de pointage électronique.
BA a souligné que ce conflit, qui a touché l’aéroport le plus fréquenté du monde, avait perturbé les réservations et prévenu qu’il pèserait sur son résultat, notamment par l’incertitude qu’il a soulevée.
« Nous travaillerons dur pour restaurer la réputation de British Airways auprès de nos clients », a déclaré le directeur général de la compagnie, Rod Eddington, dans un communiqué.
LE CHIFFRE D’AFFAIRES DEVRAIT ENCORE BAISSER AU T2
Les investisseurs sont visiblement soulagés avant tout par la fin du conflit, et par le fait que la compagnie, très endettée, soit parvenue à compenser par des réductions de coûts drastiques la baisse de son chiffre d’affaires dans un secteur aérien toujours très éprouvé.
« Le chiffre d’affaires a fait preuve d’une grande faiblesse mais c’était dans une certaine mesure attendu », commente Dominic Bridge, analyste chez Commerzbank.
Le revenu kilomètre passager a baissé de 12,7% sur un an au cours du trimestre.
« Il est clair que nous traversons des temps réellement difficiles à de nombreux égards, et qu’il s’agit de la période la plus éprouvante de l’histoire de l’aviation », a poursuivi Rod Eddington, avant d’ajouter que BA s’attendait à une nouvelle baisse de son chiffre d’affaires au deuxième trimestre de son exercice (juillet-septembre).
La politique d’économies drastiques a contribué a diminuer de 5,4% les coûts du groupe au premier trimestre.
Depuis deux ans, British Airways est la compagnie européenne qui a procédé aux changements les plus radicaux, supprimant notamment 10.000 emplois pour réduire une base de coûts qui a toujours été très élevée.
Rod Eddington a précisé que le conflit d’Heathrow ne ralentirait pas le plan d’économies, qui vise à réduire les coûts annuels de 650 millions de livres d’ici mars 2004, et d’économiser 450 millions de livres supplémentaires d’ici mars 2005.
« Nous produirons ces chiffres », a-t-il assuré aux journalistes.
La compagnie aérienne avait déjà réalisé à la fin juin des économies annuelles de 632 millions de livres sur ses coûts, alors que son objectif est de 650 millions d’ici mars prochain.
Voir en ligne : Reuter