En juillet, nous vous informions par voie de tract du mauvais coup porté par la direction à SUD Aérien. En effet, en avril 2008, elle met fin à un accord qui permettait à la quasi totalité des syndicats d’être reconnue sur l’ensemble de l’entreprise, de pouvoir participer aux négociations les plus importantes (salaire, intéressement, participation, mutuelle, ...) et de disposer de moyens de fonctionnement conséquents. Le 4 juillet, la DRH s’empresse d’écrire à SUD Aérien que les mandats de ses délégués centraux sont supprimés. Un mois plus tard, nouveau courrier nous demandant de quitter nos locaux syndicaux de Paray et de Roissy.
Mais qu’est-ce qui motive donc cet acharnement contre un syndicat qui a pourtant toute sa place dans l’entreprise ?
En fait, depuis des années, Air France cherche à réduire le syndicalisme d’opposition au profit d’un syndicalisme d’accompagnement de sa politique, soumis à ses thèses et à ses objectifs.
Pour cela, tous les moyens sont bons y compris les plus condamnables : les manœuvres de corruption des syndicats et des syndicalistes ou la répression. La stratégie n’est pas nouvelle mais elle prend aujourd’hui de telles proportions que la taire serait s’en rendre complice.
Ainsi, à Air France, il faut savoir que la direction « distribue » les moyens syndicaux selon des critères qui visent à favoriser ou à léser telle ou telle organisation syndicale.
Par exemple, pendant plusieurs années, SUD Aérien a disposé de 800 heures syndicales par mois à répartir entre ses délégués. Pour d’autres, leurs quotas s’élevaient à 3500 voire à 4500 heures par mois !
Le nouveau protocole de droit syndical d’avril dernier accentue les discriminations de traitement entre syndicats.
Ainsi, certains vont percevoir une subvention de la direction de 12.000€ par an, d’autres de 500€ (devinez où se situe SUD Aérien ?)
Certains auront 4 secrétaires administratives à plein temps, d’autres zéro et ainsi tout à l’avenant !
Mais ce traitement discriminatoire semble ne pas suffire car la direction rajoute une louche ! Bien qu’elle s’en défende aujourd’hui, elle a promis aux syndicats qui signeraient son accord de veille sociale (en fait un texte qui prévoit entre 15 et 20 jours de préavis de grève) d’augmenter leur quota d’heures mensuel (on parle de 800h/mois supplémentaires par syndicat signataire !).
Ces « primes à la signature » exercent un chantage inadmissible assimilable pour nous, à de la corruption. Malheureusement, ces procédés inqualifiables fonctionnent pour la quasi totalité des syndicats.
Et que dire des « petits » arrangements entre amis que tout le monde tait ? Tous les principaux dirigeants syndicaux ont été nommés Cadres, certains récemment en C7, certains délégués ont été propulsés de A9 à B3 tout cela sans examen ni bilans de compétences bien sûr. Que penser du secrétaire général d’un syndicat payé chez lui jusqu’à sa retraite ? Et des « défraiements » substantiels pour certains délégués de province ?
A SUD Aérien, nous rejetons ces méthodes ce qui explique peut-être qu’aujourd’hui, on tente de nous couper la tête. Nos délégués ne font que suivre leurs filières professionnelles, passent leurs examens comme leurs collègues et c’est quand même la moindre honnêteté quand on se prétend « représentant » du personnel.
Et malgré tout, SUD Aérien est obligé de menacer la direction des tribunaux pour que ses délégués puissent obtenir leur avancement ou la promotion qui leur est due.
Aujourd’hui, Air France peut se vanter d’avoir presque atteint son objectif : tous les accords même les plus discriminatoires (Intéressement, salaires...) sont signés par une très large majorité de syndicats qui se font les porte-paroles des discours de la direction.
Certains d’entre eux, qu’on a connu plus combatifs, ont définitivement renoncé à se battre et font maintenant profil bas.
L’exemple le plus récent : cet été, SUD Aérien a été le seul syndicat à agir contre le projet de la Direction d’augmenter les R1, en faisant signer massivement une pétition (5400 signatures) et en appelant les salariés à des mouvements de grève.
Que faire donc contre un syndicat qu’on ne peut ni corrompre ni contraindre ? Et bien, tenter de le faire disparaître du paysage syndical. Et c’est ce que tente la Direction d’Air France en supprimant à SUD Aérien ses principaux moyens de fonctionnement.
Alors, EXIT SUD Aérien ? Bien au contraire ! Le syndicalisme que nous défendons, le syndicalisme « de terrain », en phase avec les salariés, le syndicalisme capable de signer des accords sans se corrompre et sans chantage mais aussi celui capable de créer un contre-pouvoir contre l’abus de l’employeur en cas de nécessité, ce syndicalisme-là est loin d’être mort.
Notre dynamisme et notre volonté d’agir ne sont pas entamés. Vous êtes de plus en plus nombreux aujourd’hui à nous faire part de votre indignation et la campagne de syndicalisation que nous avons lancée en juillet porte ses fruits et nous vous remercions de votre soutien.
Nous allons maintenant saisir les tribunaux pour récupérer nos droits.
Si vous voulez que SUD Aérien, syndicat libre et indépendant puisse continuer de faire entendre une autre voix, nous avons besoin de votre soutien
Rejoignez-nous !
Le bulletin d’adhésion pour le personnel au sol se trouve içi ;
et pour le personnel navigant commercial (PNC )il est là.
Pour adhérer, il suffit d’imprimer et de remplir le formulaire choisi ainsi que la demande de prélévement automatique en renseignant et signant les 2 parties (haut et bas).
Après avoir renseignés ces différents documents, les envoyer à