Alors que le Président Spinetta n’a cessé ces derniers mois d’affirmer auprès des organisations syndicales qu’il était hors de question pour Air France de créer sa propre filiale low cost, y compris en s’appuyant sur des contre exemples donnés par d’autres compagnies européennes, Air France va créer sa propre filiale low cost.
Il s’agit au départ d’une filiale 100 % KLM, Transavia.com dont le modèle économique du transport aérien sur le segment vols loisirs moyen-courriers serait transposé au sein d’une nouvelle filiale, dont la capital serait détenu à 60 % par Air France et à 40 % par Transavia .com.
Il s’agit bien d’une compagnie low cost, même si Air France prend le soin de la qualifier de « compagnie régulière touristique » ! Ainsi, Air France avance bel et bien les arguments de coûts auprès des élus réunis au CCE ce jour : « faire concurrence aux autres compagnies à bas coûts » et « nous avons besoin d’une solution performante en matière de coûts ».
Nous, syndicalistes du transport aérien, nous savons combien la « performance » en matière de coûts signifie des conditions de travail et des rémunérations dégradées pour les salariés concernés.
Sur les aspects sociaux du projet Transavia.com, Air France affirme vouloir s’engager à respecter « les dispositions du droit du travail » qui prévalent en France et que « le personnel sera sous contrat de travail français » : Air France dont le siège, ainsi que celui de la holding Air France-KLM, est basé en France et étant majoritaire dans le capital de sa filiale, ces engagements ... n’engagent à rien puisque nous avons du mal à voir comment il pourrait en être autrement, sauf à ce que la directive Bolkenstein ancienne version s’applique au sein de l’Union Européenne, ce qui ne semble pas être le cas ce jour ...!
Plus sérieusement, Air France annonce que « les conditions d’emploi et de travail seront comparables à celles pratiquées en France sur le marché loisirs » ... ?
SUD Aérien exprime son total désaccord avec la direction d’Air France sur la création d’une filiale low cost, nouvelle étape de la déréglementation sociale dont les salariés font les frais, et mettra tout en œuvre avec les autres organisations syndicales pour que les futurs salariés concernés ne soient pas victimes du moins disant social, que nous refusons obstinément d’accepter comme processus soi-disant inévitable pour une « solution performante » !