Il y a maintenant plusieurs semaines, des salariés d’Air France (une quarantaine) travaillant sur la plate-forme aéroportuaire de Roissy se faisaient licencier.
Pourtant, rien ne leur était reproché par la direction, tant sur le plan professionnel qu’au niveau de leur comportement…seulement, une décision préfectorale leur a interdit le renouvellement de leur titre d’accès (badge aéroport), sans même tenir compte de leur ancienneté ou de leur situation familiale.
La direction d’Air France n’a même pas cherché à arranger l’affaire en proposant, par exemple, des mutations temporaires sur d’autres sites.
Plusieurs centaines de salariés intervenant sur les aéroports pour diverses entreprises sont également menacé de perdre leur emploi.
Le ministère de l’Intérieur, sous prétexte du renforcement de « Vigipirate » - devenu aujourd’hui « Vichy-pirate » selon nous - remet purement et simplement en cause le droit au travail pour certains salariés.
Pour obtenir un badge, aujourd’hui, dans le cadre d’une première demande ou bien d’un renouvellement, une enquête approfondie est faite par les préfectures (selon quels critères ? On ne sait pas, mais on se doute : peau « trop » foncée, patronyme à consonance étrangère, etc…).
Le casier judiciaire n’est plus le seul document consulté, s’ajoute maintenant un « fichier police » qui mentionne les petits délits, sans qu’il y ait forcément de condamnation. En gros, vous vous êtes fait gauler sur une mobylette « empruntée » à l’âge de quinze ou seize ans…on vous le reproche à trente cinq et on vous fait perdre votre boulot, au nom de la sécurité !
Orly-Nord concerné.
Sur notre site nous n’avons pas encore eu le cas d’agent Air France à qui le badge avait été refusé, cependant, de sérieux problèmes se posent avec le sous-traitant Géodis (transport/logistique).
En effet, une quinzaine de ses salariés sont en attente de décision pour le renouvellement de leur badge (bien qu’ayant entre 2 et 8 ans d’ancienneté sur le site pour certains). Leur patron leur demande, en attendant, de prendre des congés !
Il y a même un cas aberrant, où un salarié a eu l’autorisation d’accès pour les sites de CDG et du Bourget (délivré par la préfecture de Seine-St-Denis)…mais est en attente de décision pour le site d’Orly (sous responsabilité de la préfecture du Val de Marne ) !
Le problème est que « l’enquête de moralité » dure plus d’ 1 mois et demi…et Géodis a attendu la confirmation de son contrat avec Air France (qui vient de tomber) pour faire les demandes de badge. S’ajoute à cela un retard dans les services d’ADP Orly en charge des dossiers !
En attendant, ce sous-traitant fait appel à des intérimaires qui, pour le moment, travaillent avec un badge « visiteur » délivré par le gardiennage... en contradiction avec une note interne de Géodis !
SUD Aérien dénonce cette situation. Les travailleurs ne sont pas des terroristes ! Le ministère de l’intérieur et les préfectures ne doivent pas les empêcher de gagner leurs vies !