Les belles histoires de l’oncle Juniac (ou Picsou raconté aux salariés d’Air France) :
Jusqu’en octobre 2011, c’est le tandem Spinetta-Gourgeon qui dirige. Mais Gourgeon n’est plus d’accord avec Spinetta. Pour remercier l’affreux Gourgeon et surtout pour le faire taire, on lui donne 400 000 € de fixe, plus 263 000 € de part variable, plus 1 125 000 € de prime, plus une indemnité de non concurrence pendant trois ans de 400 000 € soit un total de ………………….. 2,2 millions € !!
Gourgeon a 62 ans, il a droit à sa retraite chapeau (40% de ses trois derniers salaires, soit environ 300 000 € annuels en complément de sa retraite normale). Comme il a de gros besoins, en parallèle il reprend un boulot en prenant la tête du projet Roissy express …rémunéré bien sûr !
Le gentil Spinetta (qui a pris sa retraite et reçoit autour de 600 000 € de retraite chapeau plus ses jetons chez Areva et le reste)…reprend la main et fait venir le gentil M. de Juniac. Il vient pour sauver Air France, en fait pour en faire une machine à cash, ce que réclament les gentils actionnaires. Air France tourne, a les moyens de bien payer ses PDG, assure une petite progression de carrière à ses salariés, a une flotte nombreuse et plus jeune que ses concurrents, mais … ne dégage pas assez d’argent ! il faut de la profitabilité pour attirer encore plus d’actionnaires : Juniac et Spinetta ont de grands projets !
Il ne connaît pas grand-chose à l’aérien, et vient du ministère des finances ! Pas grave, c’est le copain de Lagarde et Sarkozy. Son salaire de directeur de cabinet est de 169 404 € (plus quelques primes bien sûr…) Mais il a un bon carnet d’adresses grâce à ses amis de Neuilly. M. de Juniac s’assure du silence et de la complicité des bureaux centraux syndicaux grâce à ses relations politiques (à droite) et à celles de Spinetta (à gauche) et quelques promotions et heures de mandat supplémentaires !
C’est alors qu’ils découvrent tous qu’Air France est sur le point de mourir et qu’il faut la sauver. (Cela ne vous rappelle pas un certain Christian Blanc ?) ... Diable ! Qu’allons-nous devenir ?
Mais pour redresser la boite … il faut faire des sacrifices ( blocage des salaires, perte de l’avancement et de nos mécanismes de promotions, suppressions d’emplois ….)
M. de Juniac montre l’exemple en se sacrifiant : il renonce à la moitié de sa part variable et ne gagne qu’environ 900 000 € en 2012 et 2013.
Son sacrifice, c’est qu’il passe de 169 404 € à … 900 000 € ! Quelle abnégation !
Magie … magie, la situation va mieux (en fait c’est la suite d’avant et c’est dû à la bonne image de marque d’Air France, à sa position stratégique sur Paris/Amsterdam, et à ses salariés qui travaillent.) Juniac n’a rien inventé en fait mais ce n’est pas grave … il est le Sauveur ! Comme SUD Aérien vous le dit depuis le début, l’argent rentre, les profits s’envolent, car le transport aérien va bien.
Et il y a de plus en plus de riches (Chine, Inde…) pour qui c’est tendance de prendre Air France et venir à Paris en vacances.
Et alors, on découvre en lisant la délibération du conseil d’administration AF/KLM du 19 février 2014 qu’il est temps d’arrêter les sacrifices. Et que ça va beaucoup mieux !!! Surtout pour De Juniac à qui l’on propose pour 2014, 600 000 € de part fixe et 600 000 € de part variable maxi ! 1,2 Million d’€ si les objectifs sont atteints à 100% ………………. ET CETTE FOIS IL ACCEPTE ! Aucune déclaration disant qu’il va renoncer à 50% de sa part variable. Quel héros, digne de son ancêtre Begougne, anobli par Napoléon !
En plus, alors qu’au même moment le gouvernement annonce qu’il va demander aux grands patrons de baisser un peu leur salaire, et bien lui déclare qu’Air France n’est pas concernée ! Quelle chance !
L’EBITDA d’Air France KLM d’environ les 2,5 milliards d’€, le Chiffre d’Affaires qui augmente régulièrement, les passagers transportés aussi ainsi que la recette unitaire, la trésorerie qui augmente, la dette qui diminue … et l’action qui remonte : on en pleurerait de bonheur !
Du coup, Air France va pouvoir racheter avec Etihad le contrôle d’Alitalia ( bien sûr si les salariés et leurs syndicats acceptent, eux aussi, de se sacrifier… faut pas déconner ! ), met 100 millions d’€ dans la compagnie brésilienne GOL avant la coupe du monde et poursuit ses prises de part de marché.
Et nous, salariés, il faudrait faire plus de passagers et d’avions avec moins d’effectifs, en gros travailler plus, en gagnant moins (salaires bloqués depuis 3 ans, impôts en hausse, TVA, cotisations mutuelle imposable, droits de mutation augmentés quand on achète un appartement ou une maison ), est-ce juste ?
Les salariés ont droit à leur part de la croissance, fruit de leur travail !
Ils ont besoin d’un logement décent, de pouvoir élever leurs enfants, faire vivre leur famille, et bénéficier d’une retraite correcte.
Nous voulons des hausses de salaires,
le retour de nos acquis, congés, RTT, repos … !
AU CONSEIL D’ADMINISTRATION AIR FRANCE :
VOTONS SUD AERIEN, ENVOYONS UN MESSAGE CLAIR !