Le nouvel aménagement du temps de travail, et sa mise en application dès le mois prochain décidée par la Direction révolte tous les agents des services « CRC », en horaires décalés ou pas ! La course aux efforts a ses limites et jusqu’à présent la balance est plus que négative pour les salariés !
Devons-nous laisser passer cela sans rien dire, sans réagir ? La coupe est pleine !
Petits rappels :
Avant la loi sur la RTT, nous travaillions en décalé sur 37 heures payées 39 heures. Ce régime dérogatoire avait pour fondement la pénibilité de nos métiers (travail sur écran/téléphone). Au Commercial, l’application de la RTT s’est traduite, pour tous les services, par un passage de 39 à 35 heures représentait 10% de RTT sans perte de salaire.
En VAD, nous sommes passés de 37h (déjà acquises) à 34h23, soit 7% seulement de RTT (réduction du temps de travail de 30% en moins par rapport aux autres services). Cela revenait déjà à remettre en cause, de facto, la pénibilité du métier.
Désormais il s’agit de nous imposer les 35 heures, tout en nous volant les jours RTT ! Mais la direction a jugé qu’à cette bouillie de RTT, il convenait d’ajouter encore d’autres ingrédients pour parfaire la potion amère qu’elle entend nous faire boire cul-sec.
Jugez-en :
- la suppression des avancements et des promotions
- la baisse de la prime d’ancienneté
- 3 jours de congés payés basse saison retirés
- perte de majoration en salaire ou repos sur les jours fériés travaillés
- perte des compensations des jours non travaillés fériés
- remise en question des règles de pose des congés et de leur durée
- remise en question des pauses de pénibilité : non seulement elles seraient réduites de 10 minutes par jour, mais elles devraient de plus être à la main de l’employeur !
- augmentation du temps de travail effectif et du temps de présence sur site (avec cette absurdité des pauses repas imposées le week end, qui rallongent notre présence sur site, alors que le restaurant est fermé !)
Nous avons déjà subi les TRANSFORMations depuis l’année dernière avec la mise en place d’outils défectueux dont on reconnaît aujourd’hui qu’ils sont inadaptés voire obsolètes ! L’outil webroster par exemple, du projet MAXIME est un vrai fiasco : prendre modèle sur l’escale était voué à l’échec puisque les grilles VAD sont trop nombreuses et trop spécifiques. Malgré les soi-disant leviers d’accessibilité que constituent les équipes « hypervision » mis en place pour mieux gérer la QDS , les services de gestion ou les managers doivent sans cesse intervenir « manuellement » pour rétablir les déséquilibres. Toutes ces régressions, qui visent prétendument à redresser la compagnie, sont relayées sans honte à nous, salariés, dont la productivité est quantifiable à la seconde près, nous, qui sommes déjà passés à la moulinette du taylorisme.
Au Service Clients, la tendance est au benchmark puisque chacun peut accéder à la productivité de ses collègues, nominativement !
TRANSFORM, par contre, ne s’applique pas aux cadres dirigeants (c’est inscrit noir sur blanc sur le document officiel de l’ APDP !) En bref, travailler plus pour gagner moins, ou bien prendre la porte, voilà l’alternative que nous laisseraient les syndicats signataires de ces accords régressifs et la direction. On n’a jamais vu de telles remises en cause de nos droits en un temps aussi court ! Merci à tous les « partenaires » de cette offensive antisociale sans précédent, qui sauront toujours trouver les mots qu’il faut pour habiller leur trahison.
Car, à rebours des discours alarmistes sur les comptes de la compagnie servilement relayés par les organes des syndicats « responsables », voici la réalité des chiffres de l’entreprise AF-KLM, selon le rapport IATA lui-même :
- hausse de 5,2% du chiffre d’affaire à 25,63 milliards d’euros
- trafic en hausse de 2,1%
- recette unitaire au siège kilométrique offert « RSKO » en hausse de 5,9%
- investissements de 1,47 milliards en 2012
- cash flow opérationnel positif de 851 millions d’euros
- trésorerie immédiatement disponible de 3,9 milliards d’euros
Les investisseurs ou actionnaires se fixent sur un indicateur maître qu’est l’ EBITDAR (en français : résultats avant intérêts, impôts, amortissements, dépréciations et loyers).
Cet indicateur exprime le bénéfice opérationnel d’une entreprise à l’exclusion de tous les éléments sans rapport avec l’activité. Il permet d’avoir une vision exacte de la marge réalisée. Selon IATA, l’EBITDAR de notre compagnie est non seulement positif à 2,4 milliards d’€ mais aussi en augmentation de 10%. Et tout cela malgré la forte hausse du coût du carburant. Bref, il apparaît donc finalement intéressant d’investir dans le groupe ! Comment peut-on donc croire une direction qui manie ainsi le double discours, selon qu’elle s’adresse aux salariés ou aux actionnaires ? Cette même direction qui oublie au passage qu’avant la satisfaction de l’appétit sans bornes des actionnaires, passe l’obligation de prévenir les risques induits par ses projets sur la santé physique et mentale des salariés.
Un article parmi d’autres : l’article L 4121-1 du code du travail le rappelle, énonçant les mesures que l’employeur doit prendre pour assurer effectivement la santé physique et mentale des travailleurs.
Il ne nous semble pas, à l’heure actuelle, que les risques (quels qu’ils soient) soient évalués, pris en compte et encore moins prévenus. La motivation actuelle du personnel est proche du néant, alors que tous les indicateurs QDS sont au vert. Voilà qui devrait alerter la direction. Pourtant, bien au contraire, elle semble y voir un encouragement à intensifier la charge, à surveiller, contrôler et punir toujours plus... « Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse » dit le proverbe. La maltraitance du personnel ne saura, à terme, éviter les conséquences sur les résultats et la qualité de service. Et ce sera le moindre des maux, si la direction persiste...
Refuser l’asservissement de l’humain, afficher sa solidarité, affirmer sa dignité, voilà des défis qui semblent utopiques aux yeux de certains mais que SUD continuera à lancer.