Le Groupe vient de publier ce matin ses résultats pour le 1er semestre 2012 ( janvier-juin)
En cohérence avec la forte activité du transport aérien mondial, AF/KLM a réalisé un Chiffre d’Affaires en hausse de 5.2%.
Depuis des semaines, la communication de M. De Juniac visait à présenter Air France comme une compagnie au bord du gouffre pour mieux justifier son plan de 5000 suppressions de postes.
La réalité est toute autre : pour le 2e trimestre, le Groupe a obtenu un résultat d’exploitation ( avant amortissement, provisions et loyers opérationnels) de 607 millions d’euros, en progression de 20% pour le même trimestre de l’année 2011. Le coefficient de remplissage augmente encore en passant à 82.8%
Sur le dernier trimestre, la recette unitaire au SKO ( Siège kilomètre offert) a augmenté de 6.1%, quand le coût unitaire au SKO n’augmentait lui que de 3.7%.
Ces indicateurs clefs montrent bien dans quel état de santé est le 3e Groupe mondial du secteur.
Si, par contre, la Direction annonce un résultat net du trimestre de - 895 millions d’euros, c’est que dans leurs comptes, les financiers du Groupe ont bien « chargé la barque » :
- 368 millions d’euros ont été provisionnés pour….le plan de restructuration, essentiellement le plan de départs volontaires (PDV) de 2700 salariés au sol
- 454 millions d’euros ont été comptabilisés pour garantir les variations de couverture carburant et de change
- …sans oublier 22 millions de provisions complémentaires pour le fonds de retraite de KLM.
- Il aurait été ennuyeux que le Groupe présente des résultats nets positifs au moment où les dirigeants veulent convaincre que le plan « Transform 2015 » est celui de la dernière chance !!!!
Mais les affaires continuent : plus d’un milliard d’investissement auront été réalisés au 1er semestre 2012.
En un mot, la Direction a bien raison de dire que le seul but de son plan est « d’améliorer la productivité », alors que le Groupe est sur une perspective de croissance de 2% par an et a plusieurs plans de développement au niveau international, notamment : une co-entreprise avec Etihad, la compagnie des Emirats Arabes Unis qui facilitera le rachat d’Alitalia, une percée sur le marché allemand avec Air Berlin ; le développement sur le marché de l’Afrique de l’Ouest à partir d’Abidjan.
Sans le plan Transform, la masse salariale d’Air France aurait été de 5.1 milliards en 2014. Avec Transform, l’objectif de la Direction est de la faire baisser à 4,2Mds… Derrière ce chiffre, c’est 5000 emplois en moins, des salaires en baisse, des conditions de travail dégradées, des transferts à la sous-traitance pour améliorer la « profitabilité » du Groupe et séduire de nouveaux investisseurs.