Chez Schneider Electric, l’informatique ne répond plus
mardi 30 novembre 2004.
En grève depuis quinze jours, les ingénieurs dénoncent l’externalisation du service.
Depuis le 15 novembre, les informaticiens de Schneider Electric à Grenoble ont décidé de poser leurs souris jusqu’à obtenir les compensations et garanties demandées suite à la décision d’externalisation de l’informatique. Au 1er février 2005, la quasi-totalité des 380 informaticiens français, sur les 800 que compte Schneider Electric dans le monde, doit se retrouver employé par Cap Gemini.
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Pour la plupart d’entre eux, il s’agit de leur première grève. Dominique, récemment mandaté CGT, explique : « Il n’y avait parmi nous aucune culture du syndicalisme. L’individualisme a toujours dominé. D’ailleurs, on n’a jamais vraiment été solidaire des mouvements sociaux chez Schneider. L’annonce de l’externalisation a constitué une vraie révolution. Pour la première fois, les informaticiens se sont sentis directement concernés.
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Hier, sur le site occupé à Grenoble, 107 salariés sur 180 votants ont décidé de poursuivre la grève, contre l’avis de la CFDT . Dimanche, les directions de Cap Gemini et de Schneider Electric avaient accepté une ultime négociation. La réunion a eu lieu à Lyon, aucun dirigeant ne s’étant déplacé sur les sites grenoblois depuis le durcissement du conflit. Des propositions ont été faites à l’intersyndicale. Elles prévoient la garantie des emplois sans mobilité durant un an à compter de l’externalisation, et différentes compensations financières. Insuffisant pour les informaticiens qui ont rejeté hier ces propositions à près de 80 %
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Hier, alors qu’elle venait de voter la reconduction de la grève, une jeune informaticienne lâche : « J’ai découvert ce qu’était le mépris dans le travail. »
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