Les aiguilleurs du ciel parisien votent la fin de la grève
jeudi 19 février 2004.
Le projet de regroupement dans un centre unique, à Roissy, des centres de contrôle du trafic aérien des aéroports parisiens, qui aurait entraîné la fermeture du centre d’Orly, avait déclenché le conflit. La direction générale de l’aviation civile, qui a négocié avec les grévistes, a annoncé mercredi une « remise à plat » du projet initial et l’ouverture d’une « concertation ».
Les contrôleurs aériens de l’aéroport d’Orly, en grève depuis lundi matin, ont voté jeudi matin 19 février en assemblée générale la fin de leur mouvement, validant l’accord signé mercredi soir entre leurs syndicats CFDT et CGT, à l’origine du conflit, et la Direction générale de l’aviation civile, a-t-on appris jeudi matin de source syndicale.
La CFDT et la CGT avaient annoncé mercredi soir, au terme de plus de quatre heures de réunion au cabinet du secrétaire d’Etat aux transports, Dominique Bussereau, avoir signé un accord avec la DGAC sur la réorganisation du contrôle aérien en Ile-de-France, accord qu’ils ont jugé satisfaisants.
Il a été présenté ce jeudi matin lors d’une assemblée générale (AG) des personnels grévistes à 9 heures à la tour de contrôle de l’aéroport d’Orly. « C’est au personnel de décider de la reprise du travail », avait déclaré, après la réunion au ministère Jean-Paul Armangau, secrétaire national de l’USAC-CGT, précisant qu’il était « optimiste » quant à l’issue de l’AG. « Les personnels d’Orly et d’Athis-Mons ont été entendus. Nous retrouvons la sérénité et espérons convaincre le personnel demain », a affirmé pour sa part Christian Chardon, responsable du SPAC-CFDT (Syndicat des personnels de l’aviation civile).
Le projet de regroupement dans un centre unique, à Roissy, des centres de contrôle du trafic aérien des aéroports parisiens, qui aurait entraîné la fermeture du centre d’Orly et avait déclenché le conflit, « n’est plus un préalable », s’est félicité M. Chardon. « Il y a aujourd’hui une nouvelle donne. On repart de zéro et on s’engage sur une base de réflexion qui concernera l’ensemble du personnel », a estimé M. Chardon.
REMISE À PLAT ET CONCERTATION
« La réflexion que nous demandions sur l’avenir du contrôle aérien en région parisienne sera conduite par la DGAC en association avec les personnels. Cela permettra de faire face à l’augmentation attendue du trafic aérien dans un contexte de sécurité maximale et en tenant compte des problèmes de nuisances sonores », a ajouté la CFDT .
Avant la réunion au ministère des transports, la DGAC avait annoncé une « remise à plat » du projet initial et l’ouverture d’une « concertation ». Confirmant « la nécessité d’un projet de réorganisation du contrôle aérien », l’administration va « constituer un comité de pilotage avec l’ensemble des parties prenantes », qui sera appuyé par « l’expertise d’un organisme extérieur pour les aspects techniques ».
C’est le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA), majoritaire dans la profession, qui avait commencé dans la journée à désamorcer le conflit, demandant à la DGAC de retirer le projet de regroupement dont il était lui-même le promoteur. Le SNCTA avait demandé dans le même temps une étude indépendante, dans les six mois, sur l’organisation du contrôle aérien en Ile-de-France, ainsi que l’organisation à l’automne d’une table ronde sur le sujet.
Le traficdevrait continuer à être perturbé à Orly, au moins dans la matinée, car les programmes sont établis à l’avance et que le préavis de grève court normalement jusqu’à vendredi. Ainsi, comme depuis lundi, la DGAC avait prévu 60 % d’annulation de vols pour la journée de jeudi à Orly.
Le trafic sur l’aéroport de Roissy devrait, en revanche, être totalement normal, car les contrôleurs aériens du centre d’Athis-Mons, qui régule le trafic aérien pour toute l’Ile-de-France, ont cessé leur mouvement de solidarité avec leurs collègues d’Orly mercredi 18 février à 19 heures.
Voir en ligne : Le Monde