La licence d’Air Littoral non renouvelée
samedi 14 février 2004.
Le ministère français des Transport a annoncé vendredi dans un communiqué que la licence d’Air Littoral qui expirait le 13 février n’était pas renouvelé et que tous vol de la compagnie cesseront à minuit.
Les salariés « déboussolés »
Les salariés d’Air Littoral sont « déboussolés » après la décision vendredi soir du ministère des Transports de ne pas renouveler la licence de la compagnie Air Littoral qui expirait le 13 février, a indiqué samedi à Montpellier l’un de leurs représentants.
« Les salariés d’Air Littoral sont déboussolés par cette décision qui a été faite la veille du week-end. On ne peut même pas appeler le ministère des Transports », a déploré Stéphane Brelières, représentant du Comité d’entreprise (CE) et délégué du Syndicat national des stewards et hôtesses.
« Tant qu’il n’y a pas eu d’audience liquidataire, on n’est pas liquidé », a-t-il déclaré à l’AFP.
Au siège d’Air littoral, près de l’aéroport de Montpellier, il n’y avait samedi que quelques représentants du CE, la plupart des 450 salariés n’ayant appris la nouvelle que dans la matinée par la presse. Toutefois, ils commençaient à arriver au siège de la compagnie.
Une Assemblée générale extraordinaire des salariés est prévue samedi
La direction de la compagnie doit pour sa part organiser un point presse en fin de matinéee.
A l’aéroport de Montpellier, trois des 17 avions de la compagnie sont cloués au sol depuis vendredi soir. Les 14 autres font escale ailleurs et les salariés souhaitent leur retour, a dit M. Brelières.
« Aujourd’hui tous les salariés souhaitent que l’activité continue », a-t-il poursuivi. Je ne sais pas ce qu’il y a derrière la décision du gouvernement. En tous cas, la sécurité n’est pas en cause".
Selon le ministère des Transports, il n’est pas possible, pour des raisons de sécurité des passagers, de prolonger l’activité de la compagnie, « les services techniques de la Direction Générale de l’Aviation Civile estimant que les garanties essentielles pour assurer le fonctionnement d’Air Littoral ne sont plus réunies ».
A l’aéroport de Montpellier, plusieurs dizaines de passagers d’Air Littoral qui ont été informés à leur arrivée qu’ils n’avaient pas de vol, manifestaient leur colère et leur impatience, ayant appris qu’ils ne pouvaient pas être remboursés ni déroutés sur une autre compagnie.
La direction « révoltée et scandalisée »
La direction d’Air Littoral s’est déclarée samedi à Montpellier « révoltée et scandalisée » par la décision, la veille, du ministère des Transports de ne pas renouveler sa licence, annonçant qu’elle allait déposer un recours contre cette mesure.
« Nous sommes révoltés et scandalisés par cette décision administrative incompréhensible alors que nous étions à la veille de trouver une solution », a déclaré Jean Durand, directeur général d’Air littoral, au cours d’une conférence de presse au siège de la compagnie.
« Air Littoral est sous contrôle permanent de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) qui réalise des audits réguliers en vol comme au sol et les conclusions ont toujours été exemplaires. Qu’on évoque un problème de sécurité est scandaleux », a-t-il ajouté, réfutant les conclusions du ministère des transports en ce sens.
Le responsable d’Air Littoral a indiqué que la direction allait s’employer à rétablir la confiance des salariés. « Ceux-ci sont pris en otage par cette décision administrative. On se bat pour survivre depuis six mois. On ne va pas baisser les bras », a affirmé M. Durand, concédant toutefois que cette décision du ministère représentait « un risque fort de non-redémarrage ».
Il a souligné qu’une réunion en présence du repreneur, la société Filature du Favreuil, filiale du groupe Alain Duménil et de la direction de la compagnie aérienne, avait eu lieu mercredi dernier au ministère des Transports et que Duménil avait alors indiqué que les éléments pour la reprise étaient en cours de réalisation
« Je ne vois pas ce qui permet au ministère des Transports d’en décider autrement », a poursuivi M. Durand, ajoutant qu’il entendait présenter un recours en référé auprès du tribunal administratif.
« Les salariés d’Air Littoral sont déboussolés par cette décision qui a été faite la veille du week-end. On ne peut même pas appeler le ministère des Transports », a réagi de son côté Stéphane Brelières, représentant du Comité d’entreprise (CE).
Voir en ligne : AFP