RYANAIR : les différentes parties satisfaites de la décision européenne ?
mercredi 4 février 2004.
Au vu des réactions à la décision de la commission, on en arrive à la curiosité suivante : tout le monde est presque content ! Ca semble « Presque louche ! » s’exclame François-Xavier Pietri dans la Tribune.
Le ministre irlandais des Transports, farouche défenseur de la cause nationale Ryanair, s’est déclaré « raisonnablement satisfait », son homologue français, Dominique Bussereau, juge la décision « équilibrée », la chambre de commerce de Pau s’est déclarée « sereine », certains des concurrents de Ryanair se sont « félicités » de la nouvelle. Même l’association qui représente les intérêts des compagnies aériennes classiques a considéré qu’il s’agissait là d’« un pas important » vers une concurrence « plus équitable ».
Air France également juge « très positive » la décision de la Commission européenne de faire rembourser à la compagnie à bas coûts Ryanair une partie des aides publiques à l’aéroport belge de Charleroi, a indiqué jeudi à Strasbourg M. Gilbert Lalanne, directeur régional de la compagnie pour l’est de la France.
« Cette jurisprudence permettra la rédaction future de règles européennes et de fixer des règles claires qui permettront le développement des aéroports régionaux », a estimé M. Lalanne lors d’une rencontre avec le Club de la presse de Strasbourg.
Une telle unanimité positive face à une décision de Bruxelles : c’en est presque louche !
La Commission s’est en effet contentée d’un remboursement partiel de certaines aides publiques versées à Ryanair, mais dans le fond, elle a donné un blanc-seing à ceux qui veulent concurrencer des compagnies classiques.
Bruxelles a choisi à ce que la concurrence s’exerce au sein de l’Union comme inscrit dans le Traité de Maastrich. La Commission européenne a commencé à se pencher sur l’élaboration de nouvelles règles sur les subventions que peuvent recevoir les compagnies aériennes à bas coût des petits aéroports régionaux.
Le porte-parole de la commission Gilles Gantelet a expliqué mercredi que la commission travaille sur une série de règles qui prendront en compte « la dérégulation et l’évolution des compagnies à bas coût ». Il a ajouté qu’il consulterait bientôt les gouvernements et les compagnies sur la réglementation des contrats.
Gilles Gantelet a par ailleurs précisé que la commission n’avait pas encore déterminé la somme exacte que devra rembourser Ryanair, qui avait annoncé mardi son intention de faire appel.
Le porte-parole de la commission a expliqué que ce montant serait établi lors de discussions avec les autorités belges qui ont deux mois pour « répondre et fournir leur première estimation du montant possible » qui doit être reversé par la compagnie irlandaise.
Des responsables européens ont estimé que Ryanair pourraient devoir rembourser quatre millions d’euros d’aide sur les 15 millions qu’elle avait reçus. La commission européenne a jugé que les rabais sur les charges aéroportuaires notamment étaient contraire aux règles de concurrence mais autorisé en revanche les aides au lancement de nouvelles lignes.
Voir en ligne : AFP