Alitalia prévoit une dégradation de ses comptes en 2004
vendredi 23 janvier 2004.
La compagnie aérienne italienne Alitalia prévoit une dégradation de ses comptes en 2004, avec une perte d’exploitation attendue de 84 millions d’euros pour l’année entamée au lieu de 29 M EUR, a affirmé vendredi Il Sole 24 Ore.
Le grand quotidien économique italien cite des « indiscrétions sur un document examiné jeudi par le conseil d’administration » et explique que cette dégradation est liée au rattrapage de l’inflation accordé au personnel pour la période de 2002-2003. La décision a été prise début janvier par la direction pour tenter d’apaiser le climat social tendu de l’entreprise.
Le 30 octobre, Alitalia avait tablé sur une perte d’exploitation limitée cette année à 29 millions d’euros, après un trou de 409 M EUR prévu pour 2003, rappelle Il Sole, qui publie, en outre, un éditorial appelant à ne pas différer les mesures de réduction de coût.
« La société perd et risque de perdre encore plus en l’absence d’intervention drastique. A l’horizon se profile le spectre de la faillite ayant frappé la Sabena ou la Swissair », avertit le journal.
Des négociations au sommet sur l’avenir du transporteur devaient reprendre à 17h00 GMT au ministère des Transports ce vendredi, associant syndicats, direction et l’Etat, actionnaire majoritaire.
Le plan industriel d’Alitalia est contesté par les syndicats car il contient 1.500 suppressions d’emplois sur un total de 20.934 employés. 1.200 emplois supplémentaires sont aussi concernés du fait de l’externationalisation de certaines tâches.
Ce plan est aussi critiqué par les agences de voyage menacées de coupes claires dans leurs commissions.
L’avenir de la société met aussi aux prises de nombreux acteurs, outre les syndicats et les agences. L’ensemble du transport aérien en Italie est concerné et la politique s’en mêle aussi, les populistes de la Ligue du Nord semblant peu disposés à voir diminuer le rôle de l’aéroport de Milan Malpensa, ni même celui de la compagnie au sein d’une alliance renforcée avec Air France.
Voir en ligne : AFP