L’Oréal, BMW et Nokia, champions européens de la gestion des carrières
lundi 1er décembre 2003.
Où faut-il aller travailler quand on est un jeune diplômé dynamique à l’ambition débridée ? La réponse du cabinet de conseil en ressources humaines Hewitt est claire : chez le français L’Oréal, l’allemand BMW ou le finlandais Nokia. Aux Etats-Unis, ce serait chez IBM, Johnson & Johnson ou General Electric.
Hewitt publie, lundi 1er décembre, le « baromètre européen du leadership 2003 », une liste des dix entreprises européennes (L’Oréal, BMW, Nokia, Vodafone, Nestlé, AstraZeneca, Tesco, Unicredito Italiano, BBVA, Pearson) ayant réussi, selon lui, à rentrer dans un cercle vertueux : « Elles savent identifier les jeunes salariés prometteurs ; elles motivent leurs dirigeants ; elles le font savoir, ce qui les rend encore plus attirantes. Enfin, elles obtiennent de bons résultats financiers », explique David Gueundjian, responsable Europe de l’activité conseil chez Hewitt.
En clair, les PDG de ces entreprises semblent avoir compris, plus que les autres, que le développement des talents relève d’une bonne stratégie. Les groupes distingués ont d’ailleurs tous un président qui a « grandi » professionnellement dans l’entreprise. Celle-ci évalue au moins une fois par an leurs cadres. Neuf des dix sociétés élues ont mis en place des stratégies spécifiques pour recruter les « leaders » en interne. « Elles n’ont pas une vision à court terme, remarque M. Gueundjian, ce n’est pas parce qu’un cadre est bon à un poste qu’elles vont le garder pour l’ »amortir« . Elles savent que c’est terrible pour sa motivation. »
GRAINES D’ÉLITE
Toutes partagent la même préoccupation : identifier et garder les « hauts potentiels », c’est-à-dire les graines d’élite à qui elles proposent des programmes de rotation de postes pour développer rapidement leurs compétences. « Le recrutement de grands talents est une obsession chez L’Oréal », confirme François Vachey, vice-président chargé des ressources humaines dont l’entreprise est en tête du classement. Depuis maintenant trois ans, L’Oréal a instauré une évaluation à mi-année - qui s’ajoute à celle classique de décembre - pour les 2 000 salariés de moins de cinq ans. « Ce rendez-vous est focalisé sur les perspectives de développement personnel », explique-t-il.
Parmi les 110 entreprises étudiées, celles qui ont les meilleurs résultats financiers sont également celles qui ont des approches managériales les plus intéressantes. Preuve, selon Hewitt, que performances managériales et financières sont intimement liées.
Voir en ligne : Le Monde