Le syndicat allemand IG Metall demande 4% de hausse salariale pour 2004
jeudi 27 novembre 2003.
Le syndicat allemand de la métallurgie IG Metall, dont les revendications salariales servent traditionnellement de référence à l’ensemble de l’économie, a annoncé jeudi réclamer 4% de revalorisation en 2004 pour les quelque 3,4 millions d’employés du secteur.
La centrale a ainsi opté pour le haut de la fourchette indicative qu’elle avait donnée il y a deux semaines. Il était alors question d’une demande de hausse « de jusqu’à 4% ».
IG Metall, dirigé depuis août par un tenant d’une ligne dure face au patronat, Juergen Peters, entend par ce biais contribuer à soutenir la consommation en Allemagne, au point mort actuellement, et donc la croissance.
Il table sur un taux d’inflation annuel à moyen terme de 1,5% en moyenne dans le pays et un gain de productivité d’« environ 2% » dans son secteur, qui regroupe surtout l’automobile et l’électronique.
La fédération des employeurs de la métallurgie (Gesamtmetall) a rejeté la demande, qui « ne tient aucunement compte de la situation de notre secteur », a indiqué son président Martin Kannegiesser.
Elle veut en outre obtenir lors des négociations qui s’ouvriront le 15 décembre la possibilité pour les entreprises d’augmenter au cas par cas le temps de travail hebdomadaire de 35 heures actuellement à jusqu’à 40 heures, sans forcément de compensation salariale.
« Sinon, nous serons menacés d’une nouvelle vague de délocalisation dans les pays d’Europe de l’Est candidats à l’adhésion à l’UE », a-t-il mis en garde. Jusqu’ici, les entreprises allemandes ont seulement la possibilité dans les accords de branche d’ajuster la production à la conjoncture en réduisant le temps de travail et les salaires, ainsi que l’a récemment fait Opel.
« Nous voulons à présent un nouvel instrument permettant aux entreprises de garantir l’emploi et les salaires par le biais d’un allongement du temps de travail », a souligné M. Kannegiesser.
IG Metall y voit un casus belli. « Nous refusons catégoriquement une inclusion dans les accords salariaux de branche d’une augmentation non rémunérée du temps de travail », a prévenu le syndicat dans un communiqué, en appelant le patronat à ne pas « provoquer de conflit » sur ce sujet sensible.
Par rapport aux dernières négociations salariales de branche menées en Allemagne, en 2002, la centrale a revu à la baisse ses ambitions. Elle avait entamé à l’époque les négociations en réclamant 6,5% de revalorisation, avant d’obtenir finalement une hausse étalée sur 18 mois : 4% sur un an, puis 3,1% sur six mois.
IG Metall ne négocie pas cette fois en position de force. L’organisation a subi un revers historique en juin avec l’échec d’un mouvement de grève pour le passage aux 35 heures hebdomadaires dans l’ex-RDA, qui a provoqué une crise de direction. Elle est également confrontée à une hémorragie du nombre d’adhérents, actuellement autour de 2,5 millions.
Voir en ligne : AFP