Cinéma politique pour Alitalia
jeudi 25 septembre 2003.
Selon le Nouvel Obs du 25 septembre, le déjeuner, très médiatisé, qui a réuni à Matignon, le mercredi 17 septembre, Jean-Cyril Spinetta et l’administrateur délégué d’Alitalia, Francesco Mengozzi, n’avait pas pour but d’interférer dans les négociations entre Air France et KLM, comme cela a été écrit. Son objectif était strictement politique. Il s’agissait pour Jean-Pierre Raffarin de remercier Silvio Berlusconi de son choix en faveur de la privatisation d’Alitalia et du rapprochement avec Air France. Le nouveau patron d’Alitalia, Francesco Mengozzi, et le ministre italien des Transports, Pietro Lunardi, tous deux membres de la Ligue du Nord, y étaient en effet hostiles. Le mouvement néofasciste d’Umberto Rossi défend en effet Milan, dont il veut faire la capitale de l’Italie, contre Rome. Or, par sa proximité de la France, Milan souffrirait particulièrement, aux yeux de la Ligue du Nord, d’un accord étroit avec Air France.
C’est seulement dans un deuxième temps qu’Alitalia pourra rejoindre Air France et KLM comme troisième filiale du nouveau groupe. A condition, bien entendu, d’une privatisation et d’une remise en ordre préalable de la compagnie nationale italienne.A. R.
Voir en ligne : Le Nouvel Obs