Alitalia présente un nouveau plan d’austérité pour tenter d’endiguer la crise
vendredi 12 septembre 2003.
Des mesures devaient être discutées, vendredi 12 septembre, lors du conseil d’administration de la compagnie aérienne italienne. Plusieurs milliers d’emplois sont en jeu.
La compagnie nationale italienne Alitalia se bat toujours pour sa survie. Francesco Mengozzi, son administrateur délégué, devait présenter, vendredi 12 septembre, au cours du conseil d’administration de l’entreprise un nouveau plan industriel de redressement pour les trois prochaines années (2004-2006). C’est au cours de ce même conseil que devraient être connu les résultats semestriels de la compagnie. En début de semaine, la presse italienne évoquait une perte semestrielle probable de 315 millions d’euros.
Si une réduction des effectifs paraît inévitable, l’entreprise, majoritairement détenue par l’Etat, n’aurait pas encore arrêté le nombre de postes concernés. Selon les Echos de vendredi et plusieurs journaux italiens, 3 000 nouveaux départs pourraient s’ajouter aux 2 000 départs volontaires déjà envisagés, notamment en raison de la cession progressive d’Alitalia Airport, qui gère une partie de l’aéroport de Fiumicino et la sous-traitance du centre informatique.
Le plan, qui a déjà été présenté aux responsables politiques, se contente de dire que des « suppressions d’emplois sont inévitables ». Le document officiel ajoute que « la réduction des coûts passe par un accroissement de la productivité ». Le plan précise que les deux prochains exercices de 2003 et 2004 seront « dans le rouge » et préconise une « plus grande intégration commerciale avec Air France », également « au niveau actionnarial, de façon à renforcer l’actuelle collaboration ». Actuellement, les deux entreprises ont une participation croisée de 2 %.
Le plan prévoit également la nécessité de maximiser « l’utilisation de la plateforme de correspondance de Milan-Malpensa et de reconsidérer l’utilisation de la plateforme de Milan-Linate », ainsi qu’un « recentrage d’Alitalia sur son métier de base qu’est le transport aérien ». Sur la politique commerciale, les préconisations prévoient une simplification de l’actuelle structure tarifaire avec un accent particulier sur la distribution directe par Internet ainsi que le billet électronique. Ces modes de distribution sont généralement reconnus pour être moins gourmands en capitaux.
Quant au réseau, la compagnie devra conforter ses parts de marché dans les régions sur lesquelles elle est numéro un, notamment autour de la Méditerranée. Elle veut également se donner comme objectif de développer ses liaisons avec l’Europe de l’Est. Charge également à la compagnie d’être plus présente sur les marchés porteurs, à fort trafic. Il est également prévu une rationalisation de la flotte en réduisant le nombre de types d’appareils, ce qui est moins coûteux en maintenance. Une densification des avions (soit plus de sièges qu’actuellement par appareil) est prévue notamment sur tous les vols long-courrier.
Selon le rapport, « la survivance et le développement de la compagnie ne passeront que par ces changements structurels ».
Voir en ligne : Le Monde