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British Airways peine à trouver une issue au conflit social

mercredi 30 juillet 2003.

La compagnie aérienne britannique pourrait annoncer des pertes pour le premier trimestre.

Malgré l’apaisement intervenu dans le conflit opposant la direction de British Airways (BA) et les syndicats à propos de l’introduction d’un nouveau système de pointage électronique, le transporteur aérien est loin d’être sorti des turbulences. La compagnie pourrait annoncer, jeudi 31 juillet, une perte de 100 millions de livres (près de 142 millions d’euros) au premier trimestre.

L’été est chaud pour British Airways. Tous ont en mémoire les masses de voyageurs bloqués à l’aéroport de Londres-Heathrow, les journées d’attente, les bagages perdus, la colère et la détresse parfois, provoqués par la grève sauvage du personnel d’enregistrement pendant le week-end du 18 au 20 juillet. La perturbation du trafic en cette période touristique a coûté entre 30 millions et 50 millions de livres à la compagnie aérienne, estiment les experts. Ce mouvement social a été particulièrement mal vécu par la clientèle d’affaires, qui procure 80 % des recettes de BA.

Plus jamais ça : c’est l’obsession du directeur général, Rod Eddington, qui entend à tout prix enrayer une menace de grève officielle de plusieurs catégories de personnel. L’ennui pour l’état-major de BA, c’est que tous les éléments d’une crise majeure sont aujourd’hui rassemblés. Les trois syndicats qui conduisent le conflit sont dressés les uns contre les autres, ce qui ne facilite pas la tâche de la direction.

Au cafouillage syndical s’ajoute le marasme du transport aérien. Le ralentissement économique, la guerre en Irak et l’épidémie de pneumonie atypique ont fait replonger le transporteur. La déréglementation en Europe a avivé la concurrence des compagnies à bas prix - comme Ryanair ou EasyJet - qui pèse sur les tarifs. Enfin, l’engorgement de l’aéroport londonien d’Heathrow, la base de BA, ralentit les rotations d’avions moyen-courriers sur des lignes européennes très rentables comme Francfort, Zurich ou Milan.

SAUVER L’ESSENTIEL

Aux yeux des employés, M. Eddington a pour lui la légitimité d’avoir fait toute sa carrière dans l’aviation. Le jovial Australien est conscient que son prédécesseur, Bob Ayling, avait été contraint à la démission en 2000 à la suite de la longue grève des hôtesses et des stewards soutenus par le public. Par peur d’un conflit social majeur, la City pousse cet ancien PDG d’Ansett et de Singapore Airlines à négocier pour sauver l’essentiel.

Les analystes approuvent son audacieux programme de relance baptisé « Future Size and Shape » (« Taille et forme du futur »). Réduction de manière drastique des coûts d’exploitation, suppression de 13 000 emplois en cinq ans, sous-traitance de l’entretien des moteurs, du service traiteur et du transport au sol, éclatement des baronnies et abandon du Concorde : ce plan, mis en route il y a deux ans, a déjà porté ses fruits. BA était redevenue bénéficiaire lors de l’exercice 2002-2003, avec un gain de 135 millions de livres. « Aujourd’hui immobilisée sur la piste, BA devrait décoller assez rapidement. Le cours en Bourse est sous-évalué. Pour le marché, sa position stratégique à l’aéroport d’Heathrow, la qualité de son produit affaires et la hausse attendue du trafic sont autant de points forts », insiste un expert aéronautique londonien.

Marc Roche

Voir en ligne : Le Monde

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