La crise n’affecte guère la rémunération des...
mardi 11 décembre 2012.
La crise n’affecte guère la rémunération des patrons du CAC qui voient leurs émoluments progresser de 4 % nous rappelle le Monde avec un graphique du Top 5 des dirigeants exécutifs les mieux payés de France ainsi qu’une comparaison européenne.
Et pourtant, l’indice boursier du CAC 40 a baissé de 17 % l’an dernier, comme le notent les analystes de cette société de conseil indépendante spécialisée dans la politique de vote des actionnaires. « En France, les rémunérations sont tranquilles, les conditions de performances ne sont pas hyperexigeantes », commente Loïc Dessaint, directeur associé de Proxinvest dans ce qui ressemble fort à un euphémisme.
Et le Monde détaille la composition des revenus des patrons.
Moins de stock-options
Les stock-options ne sont plus ce qu’elles étaient, elles ne représentent plus que 11,5 % du total de la rémunération des dirigeants du CAC 40, contre 51,5 % en 2006. Dans un marché boursier à la baisse, cet instrument financier qui permet d’acheter à terme des titres à un prix fixé à l’avance, n’est plus intéressant.
Plus de distribution d’actions gratuites
Mais la distribution d’actions gratuites a pris le relais. Cette forme de rémunération passe de 3,7 % du total en 2006 à 15,9 % en 2011. Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systemes, figure en haut du podium, avec 8,8 millions d’euros en actions attribuées, en 2011.
Augmentation du salaire fixe pour les patrons !
En outre, le salaire fixe des patrons du CAC a augmenté. « Pour la première fois, le fixe moyen excède 1 million d’euros », note Proxinvest. Deux présidents dépassent même les 2 millions d’euros de salaire fixe : Daniel Julien, PDG de Teleperformance, et Jean-Paul Agon, PDG de l’Oreal (2,1 millions d’euros).
Des indemnités en hausse
Une manière peut-être de compenser la baisse de revenus des options. Mais, plus probablement, la conséquence de la règle du code AFEP-Medef , édictée en 2008, qui veut que le fixe des dirigeants ne soit réévalué que tous les trois ans et que 94 sociétés sur 120 respectent.
Les indemnités, attribuées à divers titres, sont une autre source d’augmentation. Elles se multiplient et ont représenté, en 2011, 16,5 % du total, contre 8,1 % en 2006. Il peut s’agir d’indemnités de non-concurrence, ou de départ, telle celle accordée à Pierre-Henri Gourgeon, lors de son départ forcé du poste de directeur général d’Air France.
L’Etat actionnaire s’était prononcé contre le versement d’une indemnité de non-concurrence de 400 000 euros et avait été suivi par une large majorité (79 %) des actionnaires. Celle-ci a quand même été versée, souligne Loïc Dessaint, directeur associé de Proxinvest.
Combien gagnent les salariés français ?
Pour estimer l’écart les rémunération des patrons du CAC 40 qui gagnent en moyenne. 4,4 millions d’euros, le Monde cite le salaire moyen et le salaire médian des salariés.
Salaire moyen : Le salaire moyen d’une personne travaillant en équivalent-temps plein dans le privé ou le public était de 2 764 euros brut par mois et 2 082 euros net en 2010, selon l’Insee. En tenant compte de l’inflation, le salaire net moyen a crû de 0,5 %.
Salaire médian : En 2010, il était de 20 345 euros par an pour les hommes (1 695 euros par mois) de 17 156 euros pour les femmes (1 429 euros par mois).
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Voir en ligne : Le Monde.fr