La suppression programmée des effectifs au sol n’a aucun rapport ni avec le prix du pétrole ni avec la crise !
Preuve en est, le graphique reproduit dans ce tract : depuis 2005 les effectifs au sol n’ont cessé de baisser alors que le chiffre d’affaires et l’activité ont progressé et que, mécaniquement, les effectifs PN ont régulièrement augmenté.
- Evolution des effectifs AF 1999-2011
- Courbe des effectifs Personnels au Sol (PS) et Personnel Navigants (PN) entre 1999 et prévisions 2011
Les gains de productivité au sol sont la cible essentielle de la compagnie : ils passent bien sûr par l’utilisation des nouvelles technologies ( les e-services), mais surtout par le transfert progressif à la sous-traitance d’activités réalisées auparavant en interne. C’est donc un projet stratégique de la direction ! C’est pour cela d’ailleurs qu’elle a mis en œuvre l’ATGPE ( Accord Triennal de Gestion Prévisionnelle de l’Emploi personnel au sol ), pour rendre plus indolores et invisibles ces suppressions d’effectifs.
Aussi les derniers mois ont été un « effet d’aubaine » pour faire accepter plus facilement ces suppressions de poste :
- au mois de juin, nous avons eu droit au mélodrame du prix du pétrole « à plus de 120$ le baril dans les quatre années à venir... ». Depuis septembre, plus de nouvelles du coût du baril et des projections jusqu’en 2012. Aurons-nous droit à une nouvelle édition du spécial Concorde « quelques vérités...sur le pétrole » ... ? Et pourtant, c’est le coût élevé du pétrole qui servait à justifier le plan d’économie de Challenge 2012 et les suppressions de postes annoncées ... le prix du baril étant diminué de moitié depuis, une « petite » différence entre 500 millions à 1,4 milliard d’euros de la facture annuelle du pétrole serait sans incidences sur les comptes ?
- donc au mois d’octobre, nous avons droit à un nouveau scénario catastrophe, le précédent ne faisant plus recette : le scénario de la crise ! La crise financière, bancaire et économique existe, pas de doute possible : les banques et les grands fonds d’investissement s’écroulent, ceux qui subsistent ne savent plus où placer leurs dollars pour qu’ils continuent à rapporter 10 à 15 % d’intérêts par an ... pour continuer à gaver leurs actionnaires, les trusts de l’automobile liquident des dizaines de milliers d’emplois.
Mais la réalité du transport aérien est plus contrastée : le trafic du groupe AF/KLM continue de progresser au mois de septembre et d’octobre !
La Direction soutient qu’une perte de croissance de 1% de l’ESKO ( Equivalent Siège/Kilométre Offert ) se traduirait par une perte de 600 emplois ...
Or, de 2004 à 2008, l’ESKO a progressé de 28 %. Pour autant, le personnel au sol n’a pas progressé de 600 emplois pour chacun de ces points de croissance, il a au contraire diminué de 700 emplois en 4 ans !!!
La Direction prendrait-elle les personnels pour des imbéciles ? D’ailleurs, dans toutes les hypothèses faites sur l’emploi, il y a une constante : le PN continue à progresser, le PS à décroître.
Dans un contexte de croissance, la direction continue à supprimer des emplois au sol, à sous-traiter des activités pour augmenter la marge financière ... en faisant passer tout cela sur le dos de la crise. Mais de la trésorerie, on en trouve ( 4 Mds d’€ ) quand il s’agit de racheter quelques compagnies européennes ou d’investir dans des TGV !