Aujourd’hui, après plus de trois ans d’enquête, d’auditions et d’expertises, la vérité commence à poindre. Le juge d’instruction de Créteil vient de mettre en examen Air France sous des chefs d’inculpation aussi graves que nombreux :
- avoir causé la mort de l’hôtesse par maladresse, négligence, imprudence, inattention, manquement aux règles de sécurité, notamment :
- ne pas avoir mis en place les procédures assurant la sécurité des travailleurs,
- ne pas avoir appliqué la procédure de piste prévoyant le guidage arrière de l’escabeau,
- ne pas avoir prévu l’effectif suffisant sous l’avion,
- l’absence de procédure de transmission entre le PN et le PS pour la fermeture de la porte,
- la non conformité réglementaire de l’escabeau en cause.
On attendait donc d’Air France qu’elle assume ses propres responsabilités dans l’accident comme l’a fait l’agent de piste, mis en examen en août 2006 pour ne pas avoir vérifié la fermeture de la porte.
Or, malgré tout, la direction continue, avec beaucoup d’arrogance, à soutenir que l’agent est le seul responsable de l’accident.
C’est un déni de justice inquiétant car si notre employeur, c’est à dire celui qui organise nos conditions de travail, ne reconnaît pas ses erreurs, il ne risque pas de les corriger et ce sont les salariés qui continueront à pâtir de ses manquements à la sécurité.
Aujourd’hui, Air France continue de soutenir dans la presse que « la sûreté et la sécurité sont les premiers devoirs que doit s’imposer une compagnie aérienne ». Alors que l’une de nos collègues est décédée dans l’exercice de son métier, alors que l’instruction conclut à une responsabilité de la société, les belles déclarations ne suffiront pas à calmer notre colère et notre indignation. Faudra-t-il attendre qu’Air France soit condamnée pour obtenir la garantie que les conditions dans lesquelles notre entreprise nous fait