Lors du Comité Central d’Entreprise du 19 février, M. Spinetta, PDG d’AF-KLM, a annoncé une évolution du SMC - Strategic Management Committee - pour mieux coordonner les projets communs AF KLM et dégager encore plus de synergies, l’objectif est désormais 1 milliard d’Euros !
Si en apparence la structure de la holding coiffant les 2 compagnies reste la même, les modifications seraient plus profondes qu’annoncées.
- Les rapprochements combinés concerneraient en particulier le réseau commercial, le « revenue management », le marketing, les activités ventes, l’intégration des équipes commerciales.
- La holding AF-KLM coordonnerait directement les fonctions stratégiques : investissements, informatique, planification, avions nouveaux.
- Les activités PN, exploitation sol, maintenance et CCO resteraient séparées.
En 1995 déjà, les informatiques d’Air France et d’Air Inter étaient devenues la première direction commune du Groupe Air France avec M. Jimmy Anidjar comme Directeur. Il n’a pas tenu 9 mois ! Ch. Blanc voulait filialiser l’informatique et Anidjar se voyait Président de la filiale. Mais les salariés se sont opposés à cette filiale !
Suite à l’audit réalisé en 2006 pour analyser les blocages actuels et atteindre l’objectif de 70 % d’applications informatiques communes, la holding AF-KLM va mettre en place un comité exécutif et des comités spécialisés. M. Leo van Wijk, Vice-Président du groupe, quitte sa fonction de Président de KLM et prendra la responsabilité du comité informatique, le « IT Committee » et du comité alliance Sky Team.
Quelle mission exercera-t’il auprès des informatiques AF et KLM ? Quelle sera le rôle des « équipes combinées » ? Préparer une Direction Informatique commune ? Une future filiale ? Concrètement qui pilotera réellement les projets ? La Direction doit très rapidement clarifier la situation.
Ce n’est pas la nationalité du responsable mais les objectifs et les choix de gestion qui sont déterminants. C’est bien le DG d’Air France qui a fait le choix dogmatique d’externaliser l’inventaire et le DCS à Amadeus. Quelque soit celui qui chapeautera les informatiques AF et KLM, nous nous opposerons fermement à lui s’il choisit d’externaliser les activités plutôt que les confier aux compétences internes.
L’informatique doit s’appuyer sur les compétences internes au lieu de les confier à des sociétés externes dont AF-KLM devient dépendant techniquement, fonctionnellement et économiquement.
Quelles conséquences pour les salariés de la DGSI ?
Pour SUD Aérien, il n’est pas question de se plier à la logique financière du profit à court terme qui réduit les emplois internes et sous-traite ou externalise une part importante des activités.
Cette pratique met en péril la maîtrise fonctionnelle, technique et économique des outils informatiques tout en aggravant les coûts à moyen terme. Cette politique est néfaste, elle ne va pas dans le sens des intérêts ni des salariés ni de la compagnie !
De Latitude au Plan industriel:la spirale d’un déclin annoncé ?
Le louvoiement dans la communication et l’évolution exagérée de la sous-traitance en défaveur des emplois internes minent les ambitions et le moral des salariés.
Autre exemple, la Joint Venture Cargo qui vient d’être signée en partenariat avec Unisys conduit à la méfiance de voir les activités se développer sur les nouveaux sites de développement d’Unisys qui viennent d’élire domicile dans les pays émergeants.
Une remise à plat du plan industriel s’impose dès aujourd’hui, notamment pour réorienter sa politique et ses choix. Il s’agit de stabiliser l’emploi et l’activité sur les sites informatiques AF et KL. Notamment pour le Web, beaucoup de responsables s’inquiètent des orientations prises qui tendent à tout laisser à IBM/Accenture via KLM.
D’un côté, la direction d’AF KL se veut ambitieuse dans la communication en annonçant la mise en place de la « première informatique mondiale des compagnies aériennes » et d’un autre coté au lieu de susciter l’enthousiasme de grands projets, elle renforce les craintes des dégraissages et l’accélération des externalisations voir des délocalisations d’emplois. Quid d’une ambition européenne si cette ambition se fait contre les salariés européens et si l’objectif est de supprimer des emplois et de remplir les poches des dirigeants ? Peut-on parler de Construction quand on assiste à la Démolition du modèle en place ?
Comment la DGSI veut-elle combler la perte de 350 m/h à DSA annoncée dans le plan industriel 2006 ?
Les salariés ne doivent laisser partir l’activité garante de leur emploi sans réagir.
SUD Aérien refuse les 70 suppressions de postes à la DGSI et le recours abusif à la sous-traitance.
La sous-traitance occupe des emplois structurants de l’activité DGSI y compris dans les projets nouveaux. Il est urgent de les intégrer en emplois internes.
SUD Aérien revendique une organisation de l’informatique AF avec des ressources internes pour :
- garder les compétences techniques
- garder les compétences fonctionnelles
- garder le statut de la convention Air France
- offrir un emploi sur le site de son choix
- relancer une politique d’embauche de jeunes pour rééquilibrer la pyramide des âges.
et un plan qui réinternalise une partie des activités pérennes .
Les évolutions d’organisation à venir exigent au préalable un accord social qui garantisse les activités et les emplois de la DGSI .