A la lecture des quelques pages concernant Roissy, il est évident que nous avons affaire à un « coup » politicien d’un futur candidat aux élections présidentielles chassant sur les terres d’extrême droite, développant des thèses racistes et paranoïaques sur les « islamistes et délinquants des cités (qui) œuvrent de concert pour placer l’aéroport sous la loi de la Charia » à partir de soit disantes notes émises par les Renseignements Généraux.
De Villiers mais y compris le ministre de l’intérieur Sarkozy lors de sa visite surprise sur l’aéroport de Roissy le jeudi 20 avril, laissent entendre que des milliers d’intérimaires se déplaceraient en « zones réservées » sans badges, ce qui est impossible.
Le véritable problème auquel est confronté un nombre grandissant de salariés sur les plates-formes aéroportuaires est plutôt celui d’une véritable remise en cause des libertés individuelles par l’utilisation de « casiers judicaires parallèles » par les institutions policières.
Ainsi, l’utilisation abusive du fichier STIC, mis en œuvre par l’ancien ministre de l’intérieur D. Vaillant, par l’institution policière chargé de l’accréditation des badges pour circuler sur les zones réservées des aéroports.
Ces abus ont été dénoncés par un récent rapport de la CNIL, qui rapporte l’utilisation de ces fichiers rapportant des « signalements parfois injustifiés, érronés ou périmés. »
Les cas de licenciements de salariés suite au refus d’attribution ou de renouvellement de badges sur la base de la consultation de ces fichiers STIC se multiplient, ne laissant à ces salariés que le seul recours devant le tribunal administratif, procédure longue et ne permettant pas la réintégration dans l’entreprise.
Ces derniers temps, la menace de retrait du badge a été proféré à l’encontre de grévistes par la Gendarmerie de l’Air et des Frontières, après que la Préfecture ait réquisitionné ces salariés à partir d’ un décret datant de la guerre d’Algérie !
Si le danger d’un attentat terroriste n’est pas à écarter, le premier danger pour les syndicalistes est celui de l’instrumentalisation de ce risque comme prétexte à discrimination ethnique et arme anti gréve !