Le CPE, comme le CNE, c’est donner aux patrons un permis de licencier, sans aucun motif, pendant deux ans. Ces deux types de contrats mettent fin à l’obligation pour un employeur de motiver tout licenciement.
Dans les deux cas, est instaurée une « période d’essai » de deux ans, pendant lesquelles le patron peut à tout moment de séparer du salarié, sans aucune contrainte.
Le CPE s’étend à toutes les entreprises pour les jeunes de moins de 26 ans.
Ce contrat soumet le salarié à une situation de vulnérabilité complète vis-à-vis de son employeur. Qui prendra le risque de demander le respect de ses droits pour des congés, des heures supp, alors que d’un geste le patron pourra mettre le salarié à la porte ? Qui obtiendra un crédit, un logement ?
Le discours hypocrite du gouvernement est distillé sur toutes les ondes et rejoint point par point celui du MEDEF :
« Grâce au CPE, les patrons prendront plus facilement le risque d’embaucher et si la production suit, ils confirmeront en CDI . Le CPE sera un outil pour développer l’emploi. »
Premièrement, l’ensemble des autres contrats précaires continue d’être à la disposition des patrons.
Deuxièmement, évidemment, les patrons n’embauchent que par besoin, et le CPE leur permettra d’embaucher sans avoir les obligations ni d’un CDI, ni même d’un CDD.
Donc, en pratique, le CPE va se substituer à des contrats moins précaires, les patrons sautant sur l’effet d’aubaine. La précarité de l’emploi que vivent déjà les jeunes va en être aggravée, le CPE va remplacer des embauches en CDD ou en CDI.
Le rêve du MEDEF et de Villepin est d’étendre rapidement ce type de contrat à l’ensemble des salariés.
Nous sommes tous concernés, pour nos enfants et pour nous-mêmes.
C’est l’absence de riposte lors de l’adoption du CNE, l’été dernier, qui donne confiance au patronat et au gouvernement pour procéder à cette nouvelle attaque.
Il n’y a aucune fatalité quant à l’aboutissement de ces plans. Défendons le CDI et le droit à un emploi stable.