Mais oui, nous allons recevoir 185€ début octobre (200 € brut pour les salariés temps plein ayant eu un temps de présence de 100% en 2004), en plus de l’Intéressement fabuleux de 45 €.
Visiblement la grève des salariés du Hub de Roissy de cet été, la publication par nous-mêmes et par la presse des salaires de Spinetta, et des hauts cadres de la holding, des montants des jetons de présence des administrateurs d’Air France, la retraite chapeau de 39 hauts cadres ont amené nos dirigeants à se dire qu’il fallait essayer de calmer le petit peuple qui, lui, rame et perd chaque mois du pouvoir d’achat.
Face à ce mécontentement grandissant, la Direction n’a même pas chipoté puisque, dès le début de la réunion de négociation du mercredi 31août, elle a annoncé le versement de 200 € brut. C’est le maximum prévu par la loi du 26 juillet, puisque c’est de cela qu’il s’agit (voir plus bas)…et le Flash Actu annonçant la prime était sorti et diffusé une demi-heure avant la fin de la réunion de « négociation ».
Donc, on va toucher 185 €, plus les fameux 45 € nets issus de l’accord d’Intéressement.
Pour des raisons fumeuses, au lieu de toucher 230 € en septembre (pour les salariés à plein temps en 2004 !), ce qui aiderait pour les frais de rentrée…ce sera début octobre.
Nous n’allons évidemment pas cracher sur cette prime, qui de plus n’est pas proportionnelle au salaire mais uniforme, mais cela ne règle en rien la question des salaires (et d’ailleurs cette prime n’est pas du salaire !), ni celle des IKV [1] qui devraient être alignés sur les IKS [2] pour suivre le prix de l’essence.
Nous continuons à revendiquer 50 points uniformes pour tous d’augmentation de salaires et le passage des IKV à 0,30 €/km.
Par ailleurs nous ne sommes pas dupes sur cette fausse prime de rentrée.
Le gouvernement est confronté à un mécontentement grandissant face à la baisse du pouvoir d’achat subie par tous les salariés. A la va-vite, le 26 juillet, il a fait voter au Parlement un dispositif qui permet aux patrons de distribuer à peu de frais une prime de rentrée, par l’artifice juridique d’une « prime d’Intéressement ».
Le MEDEF aimerait bien glisser vers un système sans réelle augmentation de salaire, mais avec des systèmes de primes au coup par coup.
Cette prime, en prenant l’aspect d’une « prime d’Intéressement » contourne le Code du Travail : l’Intéressement n’est pas soumis aux prélèvements sociaux liés aux salaires (en gros 25% pris sur le brut et 50% versés en plus par le patron), sont seulement prélevés 8% de CSG et la CRDS. C’est tout bénéfice pour les patrons : en gros quand on touche 185€ net de prime d’intéressement, 15€ vont à la CSG/CRDS. Si c’était une prime sur la feuille de paye, ce serait …160€ qui iraient aux différentes caisses (retraites, maladie, etc…).