Chaque année, le Conseil d’Administration d’Air France publie un document
de bilan financier que peuvent recevoir les actionnaires. Ce reprend des informations financières imposées par la loi, notamment la rémunération des administrateurs et celles des mandataires sociaux ( pages 9 et 10
Nous, simples salariés, n’avons pas accès directement à ces informations, au demeurant fort intéressantes
Ainsi, pour leur simple participation aux réunions du Conseil d’Administration ou aux divers comités qui en dépendent, ces braves administrateurs sont indemnisés de leur peine (6 réunions du CA par an...) par des « jetons de présence » qui n’ont rien de symbolique
Administrateurs |
Jetons de présence |
Jean-Cyril Spinetta |
31 000 euros |
Léo van Wijk |
22 060 euros |
Patricia Barbezet |
28 727 euros |
Giancarlo Cimoli |
9 091 euros |
Jean-François Dehecq |
35 818 euros |
Pierre-Mathieu Duhamel |
29 500 euros |
Willem F. Duisenberg |
15 878 euros |
Jean-Marc Espalioux |
30 364 euros |
Jean-Louis Girodolle |
19 560 euros |
Pierre-Henri Gourgeon |
4 849 euros |
Claude Gressier |
16 969 euros |
Cornelis J.A. van Lede |
17 878 euros |
Christian Magne |
32 500 euros |
Floris A.Maljers |
21 469 euros |
Christian Paris |
26 909 euros |
Pierre Richard |
29 636 euros |
Administrateurs ayant quitté leur fonction en cours d'année |
180 280 euros |
Total |
553 028 euros |
Nous avons mentionné en gras les noms des trois dirigeants de la holding et des deux représentants des actionnaires salariés (CFDT et SNPL ).</
De même, le document donne la rémunération du PDG et du DG délégué (P.H. Gourgeon).
- PDG :
- 2004-2005 : 550 000 euros de rémunération de base et un « bonus cible » de 60%
- 2005-2006 : 750 000 euros de rémunération de base et un « bonus cible » de 60%
- DG délégué :
- 2004-2005 : 370 000 euros de rémunération de base et un « bonus cible » de 50%
- 2005-2006 : 550 000 euros de rémunération de base et un « bonus cible » de 60%
Le bonus cible de nos dirigeants est visiblement mieux calculé que notre intéressement, puisqu’ils ont tout deux atteint 100% de leurs objectifs, ce qui permet un bonus de 330 000 euros pour J.C.Spinetta et un de 185.000 euros pour P.H.Gourgeon.
Nos deux dirigeants n’ont guère à craindre de la baisse du montant des retraites que met en vigueur le gouvernement, puisque le document nous apprend qu’ils bénéficient, comme 37 autres hauts cadres d’Air France, d’un plan de retraite qui leur garantit un niveau de retraite annuelle compris entre 35 et 40% de leur rémunération annuelle moyenne, calculée sur les trois dernières années d’exercice (...vous avez parlé de 42 annuités ?). Coût de l’opération dans les comptes 2004-2005 : 14Meuros !
Nous apprenons également qu’ils ne seront pas trop lourdement imposés sur leur rémunération puisqu’ils ont décidé de participer à l’offre réservée aux salariés dans le cadre de l’échange salaire-actions.
Voilà ! Nous sommes contents de savoir qu’il y a au moins deux salariés d’Air France qui ne sont pas trop peinés d’un montant de l’intéressement de 50 euros cette année.« Dans un contexte économique incertain, marqué notamment par une évolution préoccupante du prix du carburant ... » (Flash Actu du 21 avril 2005), nous notons que l’austérité salariale ne touche pas
tout le monde.... !
P. S. : Gageons que J.C. Spinetta va arriver les années prochaines à se hisser au niveau des salaires des patrons du CAC40. Nous ne résistons pas à vous donner le salaire de trois de ces patrons, membres du CA d’Air France, qui ont bien besoin de leurs jetons de présence pour boucler leurs fins de mois :
- Jean-François Dehecq (Sanofi Synthélabo) : 2 100 000 euros en 2003
- Pierre Richard (Dexia) : 1 410 000 euros en 2003
- Jean Marc Espalioux (Accor) : 1 531 000 euros en 2003 .
- 50 POINTS D’AUGMENTATION POUR TOUS,
- UNE PRIME EXCEPTIONNELLE DE 150€,
- L’ERADICATION TOTALE DES PLAGES A3 ET A4 AVEC LE PASSAGE DE TOUS LES AGENTS CONCERNES EN A5.