La politique de régression sociale menée par le patronat et le gouvernement précarise des couches entière de salariés.
Cela se traduit par un taux de chômage élevé (officiellement de 10 %), par le développement d’emplois à temps partiel et d’emplois précaires. Alors que les profits des entreprises explosent, des millions de personnes vivent aujourd’hui dans la pauvreté. Les minima sociaux concernent 6 millions de personnes.
La majorité des chômeurs, des précaires, des salariés pauvres sont des
femmes ; parmi elles, de nombreuses femmes seules ayant en charge des
enfants.
Les femmes sont très attachées à la réduction du temps de travail : prises entre contraintes familiales et horaires de travail, elles subiront de plein fouet la remise en cause des 35 heures.
Malgré deux lois sur l’égalité professionnelle, les inégalités persistent en matière de salaires entre hommes et femmes. En moyenne, un écart de 25 % existe encore entre les salaires des hommes et celui des femmes.
En matière d’emplois, les femmes restent toujours marginalisées dans les emplois les moins qualifiés et les moins payés : les femmes représentent 80% des travailleurs qui gagnent moins que le
Smic. Tout cela montre que si les femmes ont, en France, largement pris
leur place dans le monde du travail, elles n’y sont toujours pas traitées à égalité !
Hommes et femmes, nous avons tous à gagner à la construction d’un monde basé sur l’égalité des droits, le refus de toutes les discriminations et le respect des libertés.
Il est nécessaire de poursuivre la lutte pour obtenir dans tous les
domaines une réelle égalité entre les hommes et les femmes.
Partout, le 8 mars doit être une journée de luttes contre toutes les
inégalités que vivent les femmes au travail, à école, dans la famille
ou la vie publique.
Marche mondiale des femmes
contre les violences et la pauvreté
En 2000, a eu lieu la première Marche mondiale des femmes contre les violences et la pauvreté.
Sur toute la planète, des femmes ont marché pour dire la misère, les discriminations et les violences qu’elles subissent.
2005 verra un nouveau rendez-vous de ce réseau international.
Une nouvelle Marche sera lancée le 8 mars 2005 partout dans le monde.
Une Charte mondiale a été adoptée, après des mois de débats, auxquels ont participé 6000 groupes de femmes dans 163 pays. Cette Charte propose de construire un monde où l’exploitation, l’intolérance, l’oppression et les exclusion n’existent plus ; où l’intégrité, la
diversité, les droits de toutes et tous sont respectés. La Marche
mondiale s’inscrit dans la lutte contre le pouvoir des sociétés
transnationales, contre les accords de libre commerce et la marchandisation de la planète et pour l’annulation de la dette des pays pauvres. Elle porte l’exigence de services publics de qualité pour l’accès aux droits fondamentaux, de salaires permettant de vivre dignement et d’un autre partage des richesses. Elle dénonce la marchandisation du corps des femmes et des enfants ; elle exige le droit de chacune et chacun à choisir sa sexualité et à maîtriser sa fécondité...
Du 8 mars au 17 octobre 2005, des centaines d’initiatives auront lieu sur tous les territoires pour porter cette volonté de changer le monde.
A Marseille, un rendez-vous européen de la Marche mondiale des femmes est organisé les 28 et 29 mai 2005 avec débats, manifestation de rue
et fête.
www. marchemondiale.org
email : marchfem ras.eu.org
Europe : La constitution contre les femmes
Le projet de Constitution sera soumis au référendum en France en Mai prochain. Les partisans du Oui prétendent que ce texte constituera une avancée pour les femmes. C’est loin d’être le cas ! Au contraire, ce texte contient de graves menaces de régression pour les femmes.
- L’égalité hommes/femmes ne fait pas partie des valeurs qui fondent
l’Union européenne. Les droits fondamentaux décrits par la Charte
sont insuffisants, en particulier pour les femmes.
- Des droits essentiels en sont absents comme le droit à la contraception, à l’avortement et à l’orientation sexuelle de son choix, ou comme le droit au divorce et le droit de vivre sans violence...
- L’interdiction de la traite des êtres humains ne mentionne pas explicitement la prostitution.
- La place faite aux églises et aux communautés religieuses est dangereuse pour les droits des femmes : la montée des intégrismes religieux, tous misogynes, correspond à une menace croissante contre les droits acquis dans certains pays comme la contraception, l’avortement, le divorce, le libre choix de l’orientation sexuelle...
- Le droit à l’emploi (inscrit dans le Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948) disparaît au profit du droit de travailler. Rendre effectif un véritable droit à l’emploi est particulièrement important pour les femmes : c’est la condition de leur autonomie.
Ce qui est programmé avec cette Constitution, c’est l’aggravation des politiques libérales actuelles, responsables du développement de la pauvreté, de la précarité, du temps partiel qui concernent déjà particulièrement les femmes.
- Temps partiel, flexibilité, précarité : le partage équitable du travail domestique et parental disparaît complètement dans la conception libéral de l’égalité entre les hommes et les femmes pour faire place à la notion de « conciliation entre vie familiale et vie professionnelle » !