Plusieurs enquêtes ont été immédiatement ouvertes. L’une par les CHS-CT PN et PS qui ont décidé d’agir en commun, puis 3 autres, par le BEA , la gendarmerie et Air France qui mènent également leur propre enquête.
REFUSONS LES CONCLUSIONS HATIVES
Malheureusement, nous déplorons l’attitude de la Direction alors que la prudence devrait guider chacun dans de telles circonstances.
Dès l’accident, l’assistant de piste qui assurait l’arrivée du vol, témoin de l’accident et en complet état de choc après le drame, n’a pas bénéficié du minimum d’égard et de l’encadrement psychologique dont ont bénéficié, à juste titre, ses collègues PNC et du Passage.
Considéré, a priori, comme responsable de l’accident, il a été, par contre, convoqué immédiatement par la direction de l’escale, cette dernière refusant qu’il soit accompagné d’un délégué SUD malgré sa demande. De la même manière, la rumeur s’est vite répandue dans toute la compagnie dans le même sens.
Une Info Orly.com, diffusée le lendemain du drame allait dans le même sens, n’enjoignant qu’aux assistants de Piste de respecter les procédures, sous-entendant que leur non-respect aurait été la cause de l’accident mortel. Un article paru dans le Parisien de jeudi incrimine aussi le personnel au sol. Tout cela est inacceptable !
Choqués par une telle attitude, les agents de Piste d’Orly, ont débrayé mercredi soir pour exiger de la Direction qu’elle-même commence par respecter les procédures en vigueur à Orly qui exigent trois assistants de Piste sur les arrivées et non pas deux comme c’était le cas sur le vol en question (mise en œuvre des réductions d’effectifs prévus par la Cible Avion).
ETABLIR L’ARBRE DES CAUSES ET IMPOSER LE RESPECT DES PROCEDURES
Comme souvent, un accident est la conséquence d’un enchaînement de faits : la procédure de débarquement par l’arrière des passagers avec l’installation d’un escabeau est inhabituelle sur Orly, et demandée parce que la passerelle, installée à l’avant de l’appareil était occupée pour le débarquement d’un passager ayant été victime d’un malaise cardiaque.
De plus, deux procédures réglementaires en vigueur, une PGK (Procédure Générale Exploitation) et une PAL (Procédure Application Locale) n’ont pas été respectées lors de cette arrivée : l’une qui impose la présence de trois assistants de piste lors d’une arrivée d’un A319, l’autre qui impose la présence de deux assistants de piste lors du retrait d’un escabeau tracté sans visibilité. Les enquêtes détermineront l’impact du non-respect de ces deux procédures dans ce drame.
Ceci soulève des questions quant aux conditions dans lesquelles les salarié(e)s exercent leur travail dans l’environnement particulièrement dangereux que représentent les aéroports. Pour SUD Aérien, la course à la productivité et à la rentabilité dans un contexte de concurrence acharnée, est évidemment incompatible avec le respect des conditions de sécurité dont doivent bénéficier les personnels comme les passagers.
Dans ces conditions extrêmes, le respect des procédures de sécurité tant de la part de la compagnie que des personnels est une condition impérative à la protection des personnes (salariés et passagers) et des équipements. Une salarié est victime de ce drame. Nous n’accepterons ni qu’un autre accident ait lieu ni qu’un salarié « en bout de chaîne », PN ou PS, paye pour tous et n’exonère l’employeur de ses responsabilités dans les conditions de travail qu’il impose aux personnels.