Le projet de loi de programmation pour la cohésion sociale adopté ce mercredi en Conseil des ministres se veut la traduction d’un prétendu virage social du gouvernement.
Non seulement, dans le contexte de rigueur budgétaire actuel, rien ne vient garantir que l’ensemble des crédits annoncés seront réellement affectés aux actions prévues, mais surtout force est de constater qu’au-delà des ambitions et des principes républicains affichés ce sont encore et toujours les mêmes préceptes destructeurs qui ont guidés la rédaction de ce projet.
L’originalité tant mise en avant de ce plan de cohésion sociale consiste dans son volet emploi à recycler une énième fois les mêmes vieilles recettes libérales basées sur des cadeaux aux entreprises et sur la mise en place de sous-emplois sous rémunérés pour les chômeurs, les précaires, les jeunes ; et au prix d’un chantage inacceptable à l’indemnisation, ce sont les moyens de contrôle et de coercition des chômeurs qui seraient accrus afin de coller aux mieux aux seules exigences immédiates des entreprises.
Dans le même temps, sous couvert de dynamiser le fonctionnement du marché du travail et de mieux l’ancrer à l’échelon national, c’est un palier supplémentaire vers une future privatisation des services publics de l’emploi qui se profile.
La seule cohésion que l’on peut reconnaître à ce projet de loi, c’est de constituer un nouvel élément cohérent de l’édifice gouvernemental de destruction de tous les droits sociaux. A ce titre, ce projet et la propagande gouvernementale qui l’accompagne, doivent être combattus.