Le Gouvernement se félicite de l’adoption par l’Assemblée nationale de sa réforme de l’assurance-maladie. Pourtant, ces mesures auront pour effet de réduire l’accès aux soins d’une partie de la population et pour conséquence une dégradation de l’état sanitaire de la population.
Des assurés sociaux qui vont payer plus
Sans aucun doute, des sommes plus importantes doivent être affectées par le pays au financement de la politique de soins et de santé. Encore faudrait-il que ce financement supplémentaire soit juste et qu’il améliore effectivement l’état sanitaire de la population : ce n’est pas le choix fait par le Gouvernement. En effet, l’essentiel des nouveaux financements va provenir de l’augmentation de la CSG (contribution sociale généralisée) des retraités imposables et de celle de l’ensemble des salariés. La nouvelle hausse du forfait hospitalier et l’instauration nouvelle d’un forfait par consultation ( 1 euro pour l’instant ) pèseront très directement sur le budget des malades.
Une réduction de la prise en charge par l’assurance-maladie Au cours des deux dernières années, le Gouvernement a déjà décidé à plusieurs reprises d’une réduction des remboursements et des prises en charge de certains frais médicaux. Le nouveau texte contient des dispositions qui auront les mêmes conséquences. Ainsi l’incitation financière au recours obligatoire à un médecin « traitant » peut apparaître comme une mesure de bon sens. En réalité, cela conduira à une médecine à deux vitesses où, pour avoir une meilleure chance d’obtenir un rendez-vous rapidement avec un spécialiste, il faudra en passer par une consultation directe avec les dépassements d’honoraires non-remboursés.
Une responsabilisation des malades qui exonère les bénéficiaires du système
Pour préparer l’opinion publique à cette réforme, le Gouvernement, et ses faire-valoir politiques et médiatiques, a mis en avant les abus de tel ou tel assuré qui multiplierait les arrêts de travail et collectionnerait les consultations médicales. Tout cela est totalement marginal ; les difficultés financières de l’assurance-maladie sont à rechercher ailleurs, là où le Gouvernement est totalement muet.
- Rien pour améliorer la prévention, notamment par la médecine scolaire et la médecine du travail !
- Rien pour consolider le financement de l’assurance-maladie, ne serait-ce que par la remise en cause des exonérations de cotisations sociales accordées aux employeurs. A l’opposé, le Gouvernement invente une nouvelle usine à gaz qui va obliger l’assurance-maladie à financer les mutuelles et les assurances privées !
- Rien pour limiter le coût des médicaments dont profitent les professionnels de l’industrie pharmaceutique et toute la filière de la distribution !
- Rien pour renforcer les moyens donnés à l’hôpital public dont le rôle dans l’égalité d’accès aux soins est pourtant essentiel.
Après la réforme des retraites, celle de l’assurance-maladie, c’est une nouvelle étape de la politique antisociale de ce Gouvernement qui est franchie.
Cette réforme est injuste et inégalitaire. L’Union syndicale-G10 Solidaires
poursuivra ses initiatives pour participer, avec d’autres, à la construction d’un vaste mouvement social pour mettre un coup d’arrêt à cette régression sociale organisée.