CELA SUFFIT ! Trop d’organisation syndicales de Servair se comportent décidément comme des véritables serpillères et causent un tort considérable aux salariés de l’entreprise, en signant les yeux fermés tout et n’importe quoi !
Rappelons l’accord RTT de 1999 du groupe Servair-OAT, signé par plusieurs syndicats, notamment chez OAT et qui prévoyait 35 H payées 35 pour les nouveaux embauchés ainsi que l’attribution du 14e mois après plusieurs années d’attente ! Heureusement que les jeunes de la boîte se sont bougés les fesses pour défendre leurs revendications, bien que le 14e mois ne soit pas réglé pour eux !
Il est vrai que l’accord de droit syndical Servair prévoit tout pour « anesthésier » les syndicats en accordant des ordinateurs et des téléphones portables ainsi que des sommes conséquentes ! SUD Aérien ne mange pas de ce pain là !
Pour ce qui nous concerne, alors que Servair vient de perdre devant la Cour de Cassation( plus haute juridiction ) la remise en cause de notre représentativité, la direction tente à nouveau de nous interdire de parole ...et d’actions, devant le tribunal d’Instance d‘Aulnay.
Cela ne nous fait pas peur, SUD Aérien fait maintenant définitivement partie du paysage syndical à Servair, que cela plaise ou non à la direction !
Pourquoi cet accord est un très mauvais accord pour les salariés :
- Tout d’abord, pourquoi cette refonte des filières et des emplois chez Servair, et pourquoi maintenant ? Ce n’est certainement pas sans cause commune avec la privatisation d’Air France, dont Servair est filiale : cet accord sert de laboratoire social pour Air France alors que ses salariés vont être transférés dans la Convention Collective du transport aérien privé.
- Justement, quelles sont les garanties que Servair reste filiale d’air France après la privatisation de cette dernière ?
- Et pourquoi les agents de Servair sont-ils rattachés à la Convention Collective Nationale (CCN) des entreprises de restauration de collectivités sur leur feuille de paie, à la CCN des chaînes d’hôtels et de restaurants dans les accords Servair ... alors que nous devrions être rattachés à la CCN du transport aérien privé ?
- En fait, tout est dit dans le préambule de l’accord en question : « Servair n’a de cesse d’assurer une meilleure maîtrise des ses coûts de revient, d’adapter ses ressources humaines, matérielles et financières en les qualifiant avec précision » .
Cela signifie tout simplement de modifier l’organisation et les conditions de travail ainsi que les rémunérations pour que les salariés coûtent moins cher à l’entreprise !! - Toujours dans le préambule, la direction affirme vouloir inscrire cet accord dans « l’esprit de la réforme de la formation professionnelle continue » : il s’agit d’un - mauvais - accord national signé par les 5 confédérations CGT, CFDT , FO, CFTC, CGC et qui prévoit, entre autres, la formation professionnelle en dehors du temps de travail à hauteur de 80 H par an et payées ... à 50 % !
- Cet accord contient des dispositifs absolument scandaleux, comme le « salaire d’accueil » et la « période d’adaptation » : tout nouvel embauché subit une période d’adaptation de 9 mois reconductible 3 mois, si la hiérarchie le juge nécessaire, à 94 % de la valeur du point !!
Cela veut dire une période d’essai, légalement prévue de 1 mois pour les employés et ouvriers, portée à un an avec un salaire inférieur au salaire normal correspondant à l’emploi ... Bonjour les économies pour la direction.
- Les remplacements temporaires sur un poste supérieur en rémunération ne seront pas compensés par une prime pour les durées inférieures à 15 jours, et dans le cas de remplacements successifs inférieurs à cette durée, la hiérarchie pourra « le cas échéant » verser la prime à l’agent ... Encore des économies, et une prime compensatoire à la « gueule du client ! »
- Dans le cas d’un remplacement supérieur à 15 jours, la prime compensatoire correspondant à la différence des salaires ne pourra dépasser un « plafond de 75 € » ! Encore et toujours des économies sur le dos des agents !
- Un « passeport professionnel » sera mis en place, incluant notamment les remplacements temporaires effectués : s’agit-il d’un « livret ouvrier » comme au 18e siècle, avec des bonnes notes pour les « bons » éléments et des mauvaises notes pour les « mauvais » ? Faudra t’il se goinfrer des centaines de remplacements temporaires, non ou peu payés, pour obtenir un reclassement sur un poste plus qualifié ?
Le projet d’accord insiste beaucoup sur la « formation », mais il est écrit que « les actions de formations professionnelles » doivent favoriser la « mobilité » ...
En fait, la seule « carotte » proposée aux syndicats et aux agents est que chaque repositionnement des agents dans les nouvelles grilles d’emplois, entraînera une revalorisation minimum du salaire de base de 15 € pour un plein temps ( soit 12€ nets ) !
En contrepartie : hyper polyvalence, flexibilité et mobilité au moindre coût ! Il s’agit d’un marché de dupes. Pour SUD Aérien, ni dupes ni soumis(e)s, nous mettrons tout en œuvre pour informer les salariés et envisager, ensemble, des actions communes !