TRAFIC DE POSTES A LA DGSI :
Jeux de taquin avant le grand maelström
Depuis décembre 2003, les services courriers sont débordés ! Le nombre de postes à transporter d’un site à l’autre ne cesse d’augmenter. Non, ce ne sont pas des UC que la DGSI veut changer d’air ! DSA teste les prémices de Latitude, cette Nouvelle Organisation Radicalement Différente.
M. Odier, notre nouveau Directeur Général des Systèmes d’information nous a fait saliver sur ce projet lors de ses vœux mais finalement nous n’en savons rien ! Par des fuites savamment distillées mais aussi en raison des contraintes budgétaires qui imposent dès aujourd’hui les économies prévues demain, nous commençons à mesurer l’ampleur du mouvement !
Mais dès la fin 2003, des prémices de cette réorganisation par métier ou par compétence se profilaient dans plusieurs agences de DSA :
- SAP : 12 postes de SAP à Toulouse partent en TMA hors d’Air France, création de 8 postes au centre de compétence SAP à Paray
Décisionnel
- Datawarehouse : 9 postes sont déplacés de Vigénis à Toulouse
- Jour J PN : 5 postes (dont 1 TMA) sont déplacés de Toulouse à Vigénis
et quelques autres services dont le rattachement est modifié sans avoir plus d’infos aujourd’hui.
Et ça n’a rien à voir avec le projet latitude paraît-il ! Ce sera autre chose en plus grandiose !!!
En écrivant notre tract « Négocions un accord social » nous pressentions que la fusion AF/KLM nécessiterait une réorganisation qui impacterait tous les sites avec des mouvements importants de postes. Le projet de la direction semble vouloir aller encore plus loin, la négociation d’un accord social devient impérative pour mettre en œuvre les garanties annoncées.
LATITUDE : quelle attitude ?
Lors de ses vœux 2004, M. Odier, Directeur Général des Systèmes d’Information. annoncé le projet Latitude de réorganisation de la DGSI pour la fin 2004 et a voulu rassurer les salariés avec 2 promesses, (engagements ?) :
- pas d’externalisation de l’informatique
- et emploi intéressant et pérenne à l’informatique d’Air France, dans sa région.
Air France a choisi de garder en interne son informatique
plutôt qu’une filialisation ou externalisation à la mode managériale d’aujourd’hui.
Pour SUD Aérien : ce choix n’est pas de la pure philanthropie !
Le coût de la DGSI se situe dans le bas de la fourchette des charges informatiques d’une grande compagnie aérienne, ce ne serait donc pas un gain économique à moyen terme de la vendre à une société extérieure surtout qu’une telle décision entraînerait des réactions sociales qui, elles, auraient un coût économique élevé et immédiat.
C’est donc une décision de bon sens !
C’est un point positif mais SUD Aérien restera vigilant à toute externalisation rampante et/ou sous-traitance insidieuse. La TMA qui ne devait pas représenter plus de 20 % de la charge de DSA et rester limitée aux applis en fin de vie, a représenté jusqu’au tiers de l’activité DSA avant les coupes budgétaires 2002-2003. (voir encadré : nos pires ennemis sont les financiers)
Un poste intéressant et pérenne,
mais intéressant pour qui : la DRH ou le salarié ?
Cette annonce doit permettre de rassurer les salarié-e-s avant le projet de réorganisation de la DGSI ; ils ne devraient pas subir de mobilité forcée. Encore doit-elle être concrétisée par un accord social précisant les règles retenues pour accompagner les évolutions d’organisation prévues dans les prochains mois :
- évaluation concrète et globale des attentes des salarié-e-s ;
- accompagnement des mobilités,
- mise en adéquation des souhaits des salarié-e-s avec les postes disponibles,
- mise en place des formations nécessaires.
A quand un vrai accord social
et non pas un recueil de vœux pieux comme l’APPE ?
Ce n’est pas à la Direction de juger l’emploi intéressant, c’est au salarié-e de l’estimer. Et un-e salarié-e bien dans son poste sera beaucoup plus utile à la DGSI qu’un-e salarié-e forcé-e d’accepter la place que les technocrates lui auraient attribuée.
Aujourd’hui nos managers gèrent des ressources mois /hommes comme des boutiquiers : « je prends des mois/hommes ici, je les mets là » quand ce n’est pas :« je me débarrasse de ressources internes (je supprime des postes) et j’achète des ressources externes selon l’offre et la demande ».
Une entreprise comme Air France se donne bonne conscience en affirmant qu’elle ne pratique pas de licenciements mais elle a externalisé ses plans sociaux. En 10 ans, de nombreuses activités ont été externalisées notamment à la DGSI et AF utilise la sous-traitance comme variable d’ajustement.
Belle hypocrisie ! AF contribue à précariser le travail et s’en sert pour faire pression sur ses salariés : si vous n’acceptez pas mes conditions je serais forcé d’externaliser.
Les salarié-e-s ne sont pas des pions que l’on change de case selon l’humeur de la Direction ou des objectifs financiers imposés par des rentiers.
Les salariés sont en droit d’exiger qu’une partie des économies générées par les synergies prévues servent d’abord aux mesures sociales d’accompagnement de la réorganisation.
La Direction peut mettre 40 millions € sur les 75 millions € d’économies prévues dans les mesures sociales pour accompagner le projet Latitude.
De quel droit les actionnaires seraient-ils prioritaires sur les salariés ?