Il y a urgence à manifester, face à la politique de régression sociale du gouvernement qui fait des coupes claires dans l’indemnisation du chômage, fragilise de nouvelles catégories de populations comme les intermittent-es du spectacle, et crée le RMA, un emploi forcé contre un salaire de misère. Il y a urgence à manifester contre le temps partiel imposé qui fournit les gros bataillons des salarié-es pauvres.
Il y a urgence à manifester face au projet de démantèlement de la Sécurité sociale et à la volonté de casse du Code du travail, ce qui poursuit la politique de précarisation généralisée. Il y a urgence à manifester pour conquérir des droits nouveaux tel que l’individualisation des droits sociaux. Il y a urgence, car il est prouvé que les femmes sont toujours aux premières loges pour prendre les mauvais coups.
Il y a urgence à manifester, face à la confusion actuelle où, pour lutter contre les humiliations et les discriminations bien réelles que subissent les jeunes issus de l’immigration, et plus particulièrement les filles, certaines veulent faire du voile un symbole de révolte. Pour nous, le voile ne peut être un outil d’émancipation . Il a été utilisé dans toutes les religions monothéistes pour stigmatiser le
corps des femmes et assimiler le désir sexuel et la sexualité à quelque
chose de honteux.
Il y a urgence à manifester, car nous avons toujours combattu pour le
droit de vivre librement notre sexualité, pour le droit de choisir d’être lesbienne ou hétéro, pour le droit de choisir nos maternités. Hier, l’avortement était attaqué par le biais de l’amendement Garraud. Actuellement, les intégristes chrétiens se sentent ragaillardis et viennent manifester et chanter des cantiques devant les locaux du Planning Familial. Il y a urgence à manifester contre l’ingérence des religions dans les décisions de la vie publique et pour défendre la laïcité.
Il y a urgence à manifester, car l’Enquête Nationale sur les Violences Envers les Femmes en France a malheureusement confirmé ce que les associations féministes disent depuis près de deux décennies : les violences continuent de toucher nombre de filles et de femmes, de la plus jeune à la plus âgée, dans toutes les couches sociales, dans tous les lieux, et notamment au domicile, dans les quartiers les plus huppés comme dans les cités de banlieues.
Il y a urgence à manifester car certain-es vont même jusqu’à nier la réalité de ces violences et valorisent la publicité sexiste et la
pornographie en tant que cours d’éducation sexuelle pour les jeunes.
Il y a urgence à manifester, quand l’égalité des droits entre Français-es et immigré-es n’est pas réalisée, quand les femmes immigrées ne
bénéficient toujours pas d’un statut d’autonomie et que certaines d’entre elles doivent subir l’application des codes de statut personnel de leur pays d’origine, situation permise par les accords bilatéraux. Il y a urgence à manifester car, avec la montée de l’extrême-droite, progresse une idéologie raciste et d’exclusion.
Il y a urgence à manifester, quand la loi du marché devient la loi suprême, qu’au nom de la libre concurrence et de la construction de l’Europe libérale, l’État cherche à casser tous les services publics et à ravaler des services telles que l’éducation et la santé au rang de marchandises. Dans ce modèle de société-là, il est légitime que tout s’achète et que tout se vende, en particulier le corps des femmes et des enfants.
Il y a enfin urgence à manifester, quand les guerres laminent les
sociétés, appauvrissant et contraignant à l’exil des pans entiers de populations et que, dans ce contexte, des femmes seront vendues, violées et prostituées.
Samedi 6 mars manifestation unitaire
- Paris : 14 h Place de la République
- Toulouse : 14 h place du capitole ,16 h débat à la bourse du travail