Une habilitation spécifique, fixée par un décret du 31 juillet 2002, sera nécessaire à partir du 1er mai prochain à tous les personnels navigants français, techniques (pilotes et copilotes) et commerciaux (hôtesses et stewards), pour exercer leur profession, a-t-on appris mercredi de source préfectorale et auprès d’Air France.
Les conditions d’attribution des badges d’accès à la zone réservée (pistes, zones de fret et de tri des bagages) pour les pilotes, stewards et hôtesses de l’air ne seront plus les mêmes.
« A compter du 1er mai, la réglementation obligera toutes les compagnies aériennes françaises à faire habiliter leur personnel navigant par les préfectures locales », a expliqué à l’AFP Jacques Lebrot, sous-préfet chargé de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
Concernant Roissy, où se trouve le siège social d’Air France, « on est en train de terminer la première vague de contrôles. Un peu plus de 19.000 personnes d’Air France, PNT (personnel navigant technique) et PNC (personnel navigant commercial), ont été contrôlés », a ajouté M. Lebrot.
Air France, qui confirme l’information, précise que cette habilitation permet aux PN d’obtenir un badge d’accès en zone réservée. La procédure est en fait exactement la même que pour les personnes travaillant en zone réservée au sol à Roissy, qui se voient attribuer un badge d’accès à cette zone après enquête diligentée par les services de M. Lebrot.
« Les noms de toutes les personnes concernées ont été passés au filtre des différents fichiers autorisés par la CNIL (Commission nationale informatique et libertés, ndlr) », a déclaré ce dernier.
D’après nos informations, l’enquête de moralité effectuée par la sous-préfecture est beaucoup plus poussée qu’avant : ce n’est plus un extrait, mais les trois volets du casier judiciaire, plus le fichier interne de la police judiciaire qui sont vérifiés.
Ce qui se prépare de nos jours, sous prétexte de sûreté et de sécurité publique, notamment dans le domaine du transport aérien, devient particulièrement préoccupant en termes d’atteintes aux libertés individuelles et collectives. Evidemment, il ne s’agit pas pour nous de nier la réalité du danger d’actions terroristes et de la nécessité d’assurer la sécurité des vols, des équipages et des passagers : ce que nous contestons, c’est la scandaleuse dérive liberticide - et avec quelle réelle efficacité ? - imposée de façon autoritaire et unilatérale par le gouvernement des Etats Unis, avec la complicité de la Commission européenne et du gouvernement français, et la passivité des Compagnies aériennes françaises.
Aujourd’hui, c’est l’escalade sécuritaire sans aucune garantie d’efficacité ... mais par contre certainement liberticide !