Cies aériennes hors USA : les douanes US exigent le « pedigree » de tout étranger :
Depuis début janvier, 115 aéroports US via les services des douanes américaines imposent un système de « filtrage » des passagers arrivant sur leur territoire. Les passagers concernés se verront attribuer avant l’embarquement des « codes » de couleur indiquant leur niveau de « dangerosité » potentielle ... entre autres !
Ce système baptisé CAPPS II ( Computer Assisted Passenger Pre-Screening ou aussi Total Travel Information Awareness ), version améliorée d’un système précédent ( CAPPS ) utilisé par l’administration des transports USTSA ( United States Transportation Security Administration ), permet à terme le croisement de données sur les passagers ( identité et données personnelles, policières, judiciaires et bancaires. )
BIG BROTHER IS WATCHING YOU !
Ainsi, avant même de monter dans l’avion à destination des « states », les douaniers américains détiendraient plus de 40 informations sur le passager ( nom, prénom, adresses, N° de téléphone, type de repas consommé lors du vol, comportement ... )
En fait, les douanes US auraient donc accès à ces informations via les systèmes de réservation informatisés GDS ( Global Distribution System ) de type Amadeus et plus précisément les données personnelles des « fichiers de réservation PNR » ( Passenger Name Record ), ouverts dès le N° de réservation attribué au passager, et qui jusqu’à présent n’étaient communicables qu’entre Cies aériennes au niveau international : N° de vol, date émission billet, lieu d’émission, nom et prénom du pax , info sur carte bancaire, voyages précédents et quelle Cie utilisée, spécificité culturelle ( type de repas : végétarien, Casher, Hallal ... ) ; si agent AF : ancienneté Cie, accompagnants ...
Le fichier APIS ( nom, prénom, sexe, N° de passeport, nationalité, date de naissance ) était déjà communiqué spécifiquement aux gabelous US depuis plusieurs années et il a servi de « cheval de Troie » à CAPPS puis CAPPS II. Quelle est la prochaine étape ?
Sachant que certaines données « sensibles » sur les passagers jusqu’alors réservées aux seules Cies aériennes, donc relativement confidentielles, pourront être ainsi connues des institutions policières US ( CIA, FBI, etc... ) : nom de personne réceptionnant le pax à l’arrivée, voyage de noces, passager « indiscipliné », etc ...
Renforcement des contrôles aux frontières US : le « tatouage biopolitique »
Un nouveau système de contrôle des entrées et sorties des étrangers munis de visas touristiques aux USA, est mis en place. Ce système « US Visit » ( United States Visitor Information and Immigrant Status Indication Technology ) permettra de contrôler des informations établies dans les consulats US concernant un(e) touriste, un(e) résident(e) ou un(e) immigrant(e). Ces données, fournies grâce à CAPPS II seront consultables par toutes les agences gouvernementales US, y compris les services secrets et autres officines barbouzardes. Ainsi, tout visiteur franchissant le poste frontière se verra « scanner » par un système de reconnaissance biométrique.
28 pays seraient exemptés des contrôles, dont la France, à condition que ceux-ci fournissent à leurs ressortissants, d’ici octobre 2004, des passeports à puce contenant les informations biométriques nécessaires ( identité, photo, plus les empreintes digitales et/ou reproduction de l’iris de l’oeil ...)
En mars 2003, la Commission européenne signait un accord provisoire contraignant les Cies à livrer leurs fichiers à l’administration US sous peine d’une amende de 6000 dollars par pax et perte du droit d’atterrissage, accord jugé en France « attentatoire à la vie privée » par la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL ), pourtant conciliante en général !
En décembre 2003, un nouvel accord prévoit néanmoins de limiter à 34 le nombre de champs de données personnelles transmises par passager, excluant - pour l’instant - les données judiciaires ... sauf que pour sérier les info. concernées, il faut mettre en œuvre des filtres informatiques, qui n’existent pas encore ! En effet, la législation européenne interdit certains transferts de données ... qui seront pourtant transmises à CAPPS II, ainsi que le reconnaît un haut fonctionnaire US ... à quand le tatouage « biopolitique » sous cutané comme pour les chiens, avec le profil ethnique et idéologique en plus ?
Flicage totalitaire mondialisé : les limites seront celles que nous imposeront ... ou pas !
En décembre dernier, AF annule ses vols entre Paris et Los Angeles suite à l’injonction du gouvernement français, lui-même sous l’injonction du gouvernement US, sur la base de « tuyaux crevés » fournis par le FBI, concernant une éventuelle attaque terroriste.. Certains vols AF ont été « accompagnés » par des F16 US lors du survol de leur territoire. L’administration US impose désormais la présence d’hommes armés à bord des vols à destination des USA, certaines Cies renâclent et l’IATA ( l’Association internationale du transport aérien : 270 Cies et 180 pays ) s’est prononcée contre ! En France, des membres du GIGN armés d’armes spéciales ( non perforatrices ) voyageraient « clando » sur certains vols, remplaçant ainsi les agents de l’officine douteuse Pretory, ( mise en cause par la justice pour malversations comptables ), entreprise de « sûreté » un temps très privilégiée par Air France.
Mais le pire est l’imposition par les autorités américaines d’une « procédure spécifique d’entrée » aux étrangers nés dans 10 pays « cible », la direction PNC du Centre de Lignes Amériques a écrit aux PNC AF concernés pour leur signaler le « circuit spécifique » que ces PNC devront subir à l’arrivée sur le territoire US, avec à la clé un interrogatoire obligatoire avec un agent du TSA ( Transporatation Security Agency ) ... Incroyable ? Mais vrai ! ( tout PNC français d’AF né en Algérie, Tunisie, Maroc, Libye, Egypte, Liban, Syrie, Irak, Iran, Indonésie est un suspect potentiel ... les pays « amis » des USA sont épargnés, tel l’Arabie Saoudite !!! )
Il faut opposer un front du refus à la surenchère liberticide des « faucons » américains !
La seule issue face au terrorisme n’est ni militaire ni policière ni juridique mais d’abord politique : seul un rééquilibrage au niveau mondial de la jouissance des ressources et de la répartition des richesses permettra d’inverser ce processus. C’est la démarche du mouvement international « altermondialiste » auquel participe SUD Aérien et l’Union syndicale Solidaires .
Concernant la sûreté et la sécurité : les portes d’accès cockpit blindées, le contrôle vidéo de l’accès au poste de pilotage, l’équipage « filtré » avant accès à bord ont déjà été imposés par les USA et les procédures de contrôle pax à l’embarquement ont été très renforcées. Aujourd’hui, c’est l’escalade sécuritaire sans aucune garantie d’efficacité ... mais par contre certainement liberticide !