Quel plan stratégique pour l’avenir de la DGSI AF ?
La DGSI aborde une période de choix structurants très importants pour notre activité et nos emplois :
- Fusion AF KLM en avril 2004 ;
- Choix du futur DCS [1] et inventaire [2] pour remplacer Gaétan et Alpha3 : décision reportée de décembre 2003 à juillet 2004 et prise au niveau de la future holding AF-KLM ;
- Plan de Retour à l’Activité -PRA-, le back-up de la production, toujours en attente.
Ces décisions seront prises :
- dans un environnement économique et politique :
- de privatisation des entreprises publiques françaises (EDF, GDF, SNCF, France Telecom, Aéroports de Paris, Snecma, Contrôle aérien…),
- de libéralisation à tout va : dérégulation économique et financière, défiscalisation, etc… ;
- et de recherche éperdue d’augmentation des profits financiers et de gâchis social (faillite Air Lib, Aeris, Air Littoral, Euralair, etc…).
- dans un contexte général de remise en cause du modèle social avec une offensive qui suit 2 axes :
- recul des acquis sociaux :
- Instauration de la précarité généralisée : les SSII revendiquent des intermittents des services comme pour les spectacles !, ainsi que l’infiltration d’inshore programmeurs, c’est à dire, l’immigration de programmeurs aux conditions sociales de leur pays d’origine (référence le monde informatique). En résumé le Medef met en pratique sa « refondation sociale » qui en accordent toujours plus aux patrons et aux hauts revenus en exigeant beaucoup plus d’efforts aux salariés en ne leur accordant qu’une part plus faible des richesses produites par leur travail.
Après le volet social ci-après, nous verrons les autres points dans les tracts suivants.
Négocier un accord social !
Utilisons les expériences passées pour garantir le futur.
Au sein de la DGSI , les syndicats et de nombreux salariés ont déjà l’expérience d’une décentralisation accompagnée d’un accord social garantissant aussi le reclassement des salariés non décentralisés. Avec le recul, nous pouvons en tirer un bilan plutôt positif.
Et la fusion AF/IT n’est pas si loin pour se rappeler les problèmes posés, les mobilisations des salariés quand la direction ne répondait pas à l’inquiétude des salariés. Mais aussi, une fois un accord social trouvé, 80% de l’activité d’un site a disparu pour être remplacée par de nouveaux produits ou projets.
Et là aussi, le bilan est plutôt positif.
L’expérience vécue d’une fusion nous apprend qu’il y a beaucoup de travail durant les 3 à 5 premières années. Il faut étudier et choisir entre les logiciels de l’une ou l’autre compagnie ou un nouveau produit, faire communiquer les systèmes et les applications ou développer le nouvel outil.
Mais cette période soulève beaucoup d’inquiétude pour les salariés.
La direction doit impérativement bien expliquer les choix et surtout ne pas prendre de décisions « politiques » irrationnelles comme nous avons connues lors de la fusion AF/IT, respecter le travail et les salariés de chaque compagnie et leur garantir une activité intéressante avec formation et possibilité d’évolution sans mobilité forcée.
Pourquoi la DGSI ne capitaliserait-elle pas sur ses propres expériences sociales ? Elle doit concrétiser ses engagements de principe sur le maintien des emplois par un accord social en précisant les modalités.
Ce que revendique SUD Aérien :
La DGSI doit ouvrir un dialogue social constructif , être à l’écoute des attentes des salariés pour proposer une organisation efficace et crédible, acceptée et appliquée par tous les responsables sans francs-tireurs qui jouent leur carrière personnelle. Pour SUD Aérien, cela devient urgent et impératif pour garantir l’activité et les emplois à moyen terme tout en apportant une réponse constructive aux choix structurants mentionnés précédemment : choix du DCS et Inventaire, fusion AF-KLM et mise en œuvre du PRA.
Cette organisation et répartition d’activités sur les différents sites doit se mettre en place en respectant impérativement ces revendications de base intangibles :
- garantir à tous les salariés un emploi pérenne dans la direction souhaitée (DSA, DPI, DSD, etc…) avec maintien de la qualification et des perspectives d’évolution identifiées et garanties par des accords sociaux
- offrir un emploi sur le lieu de travail souhaité par le salarié : pas de mobilité imposée aussi bien région parisienne nord <-> sud que Paris <-> province.
- Ne pas décider à la place du salarié
SUD Aérien est conscient que cette clarification de l’organisation DGSI que nous jugeons vitale pour notre avenir professionnel, nécessite beaucoup d’explications, de dialogues et de volonté communes d’aboutir à un objectif bien défini, qui permette à la DGSI de tenir toute sa place pour jouer un rôle majeur au sein d’Air France.
SUD Aérien demande l’ouverture dès le début 2004 d’une négociation d’un accord social DGSI pour garantir les emplois, confirmer la mobilité basée uniquement sur le volontariat et les règles de cette mobilité, accompagner par des actions de formation tout changement de métier, prévoir les recours possibles pour les salariés,… Le directeur de DSA semble favorable à cette démarche pour accompagner le plan stratégique qu’il souhaite mettre en œuvre d’ici 18 mois.
SUD Aérien a négocié et signé un accord sur ces thèmes lors de la décentralisation de 1993 qui a permis de régler correctement cette opération délicate en laissant beaucoup de liberté de choix et/ou de recours aux salariés.
La balle est dans le camp de la direction, à elle de ne pas jouer hors jeu !