La compagnie aérienne irlandaise à bas coût, Ryanair, fermera le 14 janvier 2004 sa ligne quotidienne Clermont-Ferrand/Londres inaugurée le 4 mai 2003, a-t-on appris jeudi auprès de l’aéroport de Clermont-Auvergne.
Reims et Clermont-Ferrand ont été informées par simple fax que Ryanair cesserait l’exploitaon de ses lignes.
Dans un fax adressé à la direction de l’aéroport de Clermont-Ferrand, Ryanair invoque un taux de remplissage insuffisant de ses avions sur la ligne qui, après un pic de 90% cet été, a chuté aux environs de 50% cet automne, selon la même source.
En septembre dernier, la compagnie avait proposé des allers-simples gratuits Clermont-Ferrand/Londres pour « marquer le succès de la ligne depuis son ouverture », avait alors déclaré à l’AFP une de ses représentantes.
Par ailleurs, pour la première année d’exploitation de la ligne, Ryanair avait bénéficié d’« une aide pour l’implantation et la politique commerciale » d’un montant de 725.000 euros versée par le Conseil régional, la communauté d’agglomération de Clermont-Ferrand, la Chambre de commerce et d’industrie et le Conseil général du Puy-de-Dôme.
70% du bénéfice vient des aides publiques
A en croire un expert, le total des « subventions et rabais » perçus au titre de son exercice 2002-2003 s’élève en Europe à 168 millions d’euros, soit 21 euros par passager et... 70 % de son bénéfice net.
En France d’après des élus du Conseil régional Midi Pyrénées, l’aide exigée en 2003 aprocherait les 25 € par passager ! La région a refusé de cautioner de telles pratiques.
Exemple à Bergerac : une quête pour l’aéroport
Dans l’espoir de voir atterrir sur son tarmac la compagnie low cost Ryanair(qui reprend le Stansted / de Buzz) et Flybe (qui ouvre un Southampton / Bergerac), la chambre de commerce et d’industrie de Bergerac, qui gère l’aéroport local, lance une vaste souscription publique. Entreprises et particuliers sont encouragés à mettre la main à la poche, avec une contribution minimale de 20 euros. La CCI espère obtenir 300 000 euros, afin d’agrandir l’aéroport renforcer et allonger la piste pour permettre aux 737/800 et aux A320 d’assurer leurs liaisons sans limitation, condition sine qua non à l’arrivée de Ryanair mais aussi mettre en service de nouvelles lignes à l’international, faire venir des « charters » et maintenir la ligne sur Paris.
Jusqu’à présent, Bergerac était desservi par Buzz, mais le rachat de cette petite compagnie par Ryanair en janvier a changé la donne. Contre le maintien des vols, Ryanair exige des collectivités locales une coquette « aide marketing »... ainsi que des travaux. Après avoir estimé que les demandes de la compagnie excédaient les possibilités financières des collectivités, Bergerac a, semble-t-il, trouvé un accord avec Ryanair. En revanche, pour les travaux, il n’y a visiblement plus d’argent et il en faut pour hisser Bergerac parmi les grands aéroports d’Aquitaine comme la proclame la CCI.
25 € l’aide en fauteuil roulant pour un handicapé !
Selon le SUN, un passager handicapé a porté plainte contre Ryanair et l’aéroport d Stansted pour cette taxe de 18 £ environ 25,6 €) pour utiliser un fauteuil roulant jusqu’à l’avion. Pour lui c’est une discrimination envers les handicapés.
et ouvre deux nouvelles bases en Europe sur les aéroports de Rome et de Barcelone ?
En revanche, la compagnie irlandaise à bas coûts ouvrira, début 2004, deux nouvelles bases, à Rome et Barcelone.
Au départ de Rome, elle desservira huit destinations vers Londres, Bruxelles-Charleroi, Hahn (un aéroport situé à 90 kilomètres de Francfort), Stockholm, Paris, Karlsruhe-Baden (Allemagne), Klagenfurt (Autriche) et Barcelone.
Ryanair ouvrira également 16 routes à partir de l’aéroport de Barcelone. Les villes desservies seront Londres, Dublin, Glasgow-Prestwick, Bruxelles-Charleroi, Hahn, Milan, Birmingham, Bournemouth, Paris, Rome, Liverpool, Eindhoven (Pays-Bas), Venise, Alghero (Sardaigne), Turin et Karlsruhe-Baden.
Le Financial Times rappelle que Ryanair entend devenir le principal transporteur court-courrier en Europe à partir de 2005 et surpasser sur ce marché les compagnies traditionnelles Air France, British Airways et Lufthansa. Ainsi, en novembre 2003, Ryanair a transporté en Europe 2 millions de passagers, plus que British Airways qui en dénombrait 1,8 million. La compagnie à bas coûts ambitionne de doubler son trafic dans les 5 ans pour atteindre environ 50 millions de passagers.