Une fois de plus, le gouvernement choisit de faire une politique fiscale qui favorise les hauts revenus. Le Ministre de l’Economie et des Finances, Francis Mer, vient d’ailleurs de justifier lundi soir, sur France 2, la baisse de l’impôt sur le revenu prévue au projet de budget 2004 : « Elle n’est pas injuste, elle est normale,mécanique...entre nous, s’ils gagnent beaucoup d’argent,c’est qu’ils le méritent. [...] Cela veut dire qu’ils apportent à la société une valeur supérieure à ceux qui gagnent moins d’argent. ». Les Smicards, les chômeurs et les précaires apprécieront !
En continuant de baisser l’impôt sur le revenu et l’impôt de
solidarité sur la fortune, le gouvernement fait des cadeaux fiscaux aux
plus hauts revenus. Pour l’essentiel, ces sommes sont investies sur les
placements financiers.
En réduisant progressivement le montant des retraites résultant du
système de répartition et en ajoutant de nouveaux cadeaux fiscaux à ceux
qui placent une partie de leur haut revenu, le gouvernement alimente encore
l’apport d’argent sur les marchés financiers.
Dans le même temps, il accentue les pertes de recettes fiscales
pour les budgets publics, avec deux conséquences :
- maintien d’un déficit public important qui oblige l’Etat à
emprunter sur les marchés financiers, le remboursement et les intérêts de
ces emprunts étant finalement à la charge des contribuables qui alimentent
ainsi les profits d’une minorité (ceux qui peuvent spéculer sur les
marchés financiers) ;
- réduction de certaines dépenses publiques : les usagers et les
salariés des services publics, les budgets sociaux, les allocataires de
minima sociaux en subissent les conséquences.
Tout ceci confirme qu’un autre partage des richesses et une autre
politique en matière de fiscalité sont indispensables afin de mettre un
coup d’arrêt à l’accroissement des inégalités.