Ainsi, alors même qu’au 1er janvier 2004 près de 860 000 chômeurs sont menacés d’être exclus des Assedic ou de voir leurs droits réduits de façon drastique, le gouvernement vient d’annoncer son intention de réduire la durée de versement de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS) destinée aux chômeurs ayant épuisé leurs droits.
A cette occasion, ce sont plus de 130 000 personnes qui risquent de basculer du statut de chômeur (disparaissant au passage des statistiques du chômage !) à celui d’allocataire du RMI ; ceci au moment même où le projet de loi visant à réformer le RMI et à créer un RMA (Revenu minimum d’activité) ne peut que favoriser encore plus la précarité et l’insécurité sociale des bénéficiaires.
En effet, loin de prendre en compte les insuffisances actuelles du RMI, la mise en œuvre du projet gouvernemental - qui s’inscrit dans la politique actuelle de décentralisation et de désengagement de l’Etat - n’aboutirait qu’à un renforcement sans partage du pouvoir des Présidents des Conseils Généraux ; tandis que la création d’un RMA serait l’occasion de distribuer une nouvelle fois des aides publiques aux employeurs sans améliorer en rien le revenu et les droits des personnes concernées.
Dans le même temps, le 1er Ministre parle de mise en concurrence de l’ANPE et le Ministre des Affaires sociales fait siennes les revendications du Medef en affichant sa volonté d’actualiser le droit du travail à travers la création d’un nouveau type de contrat de travail correspondant à une durée de produit et la recherche d’une plus grande flexibilité de certaines clauses relatives à l’embauche… autant de mesures qui reviendraient à laminer la législation du travail, tout particulièrement en matière d’embauche, de licenciement…
Face à la multiplication de ces attaques et à une politique gouvernementale entièrement aliénée au Medef , il est de la responsabilité du mouvement syndical de favoriser au plus vite l’émergence d’une réaction d’ampleur, la plus unitaire possible, sur l’ensemble des questions liées à l’emploi.
C’est pourquoi l’Union syndicale G10 Solidaires continuera, comme elle le fait actuellement aux côtés des associations de chômeurs dans le cadre de la construction d’une campagne de mobilisation contre le projet de loi RMI/RMA, de s’inscrire dans les différentes initiatives qui permettront d’avancer dans l’élaboration d’un rapport de force apte à contrecarrer les projets du gouvernement et du patronat et à imposer d’autres choix économiques et d’autres choix de société.
C’est à ce titre que l’Union syndicale G10 Solidaires appelle l’ensemble des salariés à s’inscrire dans les diverses initiatives (qu’elles émanent d’organisations syndicales, d’associations de chômeurs, de comités de lutte…) prévues sur tout le territoire le 8 octobre prochain à l’occasion de la reprise de la « négociation paritaire sur le traitement social des restructurations ».