Il est faux de dire que la baisse de l’impôt sur le revenu est favorable à la consommation ou à l’emploi. La baisse de l’impôt sur le revenu est favorable aux seules personnes qui en payent (50% des personnes), et elle leur est d’autant plus favorable que leur revenu est élevé. Quand les personnes ayant des revenus élevés disposent d’un revenu net après impôt plus important, elles affectent ces sommes essentiellement à « l ’épargne » qu’on retrouve en grande partie sur les marchés financiers.
Quand on prive le budget de l’Etat de certaines ressources, on peut par contre peser très directement de façon négative sur l’emploi ou sur la consommation : suppression d’emplois publics (éducation nationale, santé...
dont les salaires sont transformés en consommation), diminution de commandes publiques et de marchés publics ( qui font travailler des entreprises).
Par ailleurs, quand on baisse l’impôt sur le revenu, on diminue d’autant les recettes fiscales de l’Etat et on participe au maintien d’un déficit public élevé, ce qui n’est pas forcément grave en soi, mais qui conduit de nouveau à accroître les inégalités entre les catégories sociales : l’Etat empreinte auprès des détenteurs de capitaux, qui sont justement ceux qui sont épargnés par le système fiscal, et les rembourse ensuite en faisant appel à son budget général financé à plus de 50% par les consommateurs. Ainsi, quand les pauvres paient la TVA, ils participent au remboursement des capitaux empruntés auprès des marchés financiers, au cours du marché !
Il ne faut donc pas baisser l’impôt sur le revenu, mais revenir sur les baisses engagées en faveur des sociétés dès 1986 par le Gouvernement Chirac, et en faveur de l’impôt sur le revenu dès 1993 par le gouvernement Balladur. Toutes ces baisses d’impôt n’ont été d’aucun effet positif pour l’emploi, par contre elles ont conduit à accroître les inégalités. Et c’est bien ce que veut continuer de faire le gouvernement Raffarin !