MEDEF et Gouvernement avaient pris la mesure des choses...
Janvier 2002 : le baron Seilleres présente son projet de refondation sociale que le MEDEF avait lancé en novembre. Ce projet était une attaque frontale, ultra-libérale touchant aux acquis des travailleurs comme la retraite, la sécu, l’assurance chômage, les services publics....
Mai 2002 : Chirac est élu, non sur son programme mais par rejet de l’extrême droite.
Janvier 2003 : Raffarin fait preuve d’allégeance en se rendant au congrès du Medef ... et met en place son programme ultra libéral
Ce rappel de dates, montre que l’offensive sur les retraites fait partie d’un ensemble de mesures . Celles ci visent à une régression sociale majeure
au nom du libéralisme : retraites, protection sociale, indemnisation chômage,
services publics... tout doit disparaître sur l’autel du profit et de la
mondialisation libérale.
Fillon et Raffarin ont été les maîtres d’œuvre du Medef pour cela.
...les confédérations syndicales, non !
Alors que face à l’ampleur de ces attaques, il aurait fallu une riposte
de même niveau, les confédérations n’ont pas su prendre la mesure de ces
attaques.
Dès le 6 janvier, elles avaient proposé une plate-forme où les 37.5, l’abbrogation des mesures Balladur... étaient absentes.
Les uns (CFDT , CGC, CFTC ) ont rompu l’unité et ont signé pour quelques miettes, affaiblissant le mouvement et se discréditant auprès des travailleurs.
Les autres, ont usé le mouvement en multipliant les temps forts, en
faisant tout pour que des secteurs ne démarrent la lutte que lorsque d’autres
s’étaient épuisés.
Pourtant, les enseignants ont, eux, su montrer la solution : la grève générale
reconductible. Le 13 mai avait lieu une des manifs et des grèves les plus fortes depuis des décennies. Le soir même, le gouvernement affichait
son mépris et ne tenait pas compte de la puissance de ce mouvement.
A ce moment là, au moins, le mot d’ordre de grève générale s’imposait.
Au lieu de cela, on explique aux cheminots que ce n’est pas le
moment d’y aller.
Dans ce cadre, les temps forts auraient pu être un instrument de relance,
non d’épuisement Certes, la grève générale ne se décrète pas, mais sans un mot d’ordre clair des confédérations, elle n’a que plus de mal à se construire. Pour que tous prennent la mesure de l’attaque, il fallait que par cet appel, les organisations syndicales le leur montrent.
En effet, pour de nombreux secteurs, pour les travailleurs d’entreprises
où les syndicats ne sont que peu ou pas présents, ç’aurait été un signal fort
pour s’engouffrer dans le mouvement initié par l’éducation nationale. L’exemple des luttes menées à Marseille montre bien ce qui était possible !
Pire, face au chantage du gouvernement sur le bac et la prise en otage
des élèves et enseignants par Raffarin-Sarkosy, la grève générale aurait été la seule réponse, sans léser les élèves : Ferry a bien eu son bac en 68, ce qui ne l’a pas empêché de réussir... au moins jusqu’en juin 2003 !
Malheureusement, seule l’Union Syndicale Solidaires -G10, non invitée par les confédérations, notamment au meeting de Marseille, a su dès le début être porteuse de cette exigence : la grève générale.
Quant à d’autres, ils n’y ont pas appelé, ou alors comme à Marseille,
quand le mouvement était presque fini.
Résister encore et encore !
La réforme des retraites pas encore terminée, le gouvernement s’attaque
déjà aux entreprises publiques et à la sécu, alors même que le financement
des retraites n’est pas assuré et qu’il devra rouvrir son chantier.
Les télécom et l’EDF sont dans la ligne de mire. A La Poste, c’est la
présence postale qui est remise en cause, en même temps que la valse des
directions se met en place, préparant une nouvelle attaque d’ampleur.
Quelles que soient les rancœurs explicables des uns et des autres, l’heure
n’est pas à baisser les bras, mais à continuer la lutte.
Certes, avec les congés, il est peu probable que de grandes luttes se
produisent. Encore que, les intermittents le montrent, des conflits peuvent se dérouler pendant l’été. Mais la rentrée devra être chaude, très chaude.
Pour cela, il est plus que jamais nécessaire de reconstruire le tous ensemble, de discuter, de convaincre, dans le privé comme dans le public en étant sur d’une chose :