- Le mouvement social que nous sommes en train de vivre éclaire une fois de
plus les fondements et la valeur des orientations et stratégies syndicales des uns et des autres.
Pour sa part, l’Union syndicale-G10 Solidaires a estimé, dès la déclaration de politique générale du gouvernement Raffarin, qu’il y aurait un conflit fort sur le dossier des retraites et qu’il s’agirait d’un conflit majeur (contre les reculs sociaux multiples que les tenants du libéralisme cherchent à mettre en place partout et dans tous les domaines).
Il était clair que ces enjeux nécessiteraient un rapport de forces de très haut niveau pour empêcher cette contre-réforme qui vise à saper la retraite par répartition dans ses fondements mêmes. En particulier, nous avons considéré qu’il faudrait peser fortement sur l’économie et le patronat ; la grève générale interprofessionnelle reconductible nous apparaissait donc comme une perspective à construire, et c’est cet objectif que nous avons porté d’un point de vue interprofessionnel national et local et dans les secteurs professionnels.
- Si un tel mouvement ne se décrète pas, c’est évident, il nous apparaît néanmoins que le fait que cette perspective n’ait pas été avancée clairement par la CGT, voire même a été combattue dans certains secteurs professionnels au lendemain du 13 et du 25, a été un frein considérable.
La direction de la CGT a notamment refusé de s’appuyer sur les secteurs les
plus mobilisés pour généraliser un mouvement de grève reconductible, alors
même que ce mot d’ordre était au cœur de toutes les manifestations.
- Sans grande surprise, la direction confédérale de la CFDT a choisi d’accompagner la contre-réforme libérale en matière de retraite, au mépris même de ses engagements unitaires.La CFDT porte une lourde responsabilité en ayant apporté sa caution à cette contre-réforme qui porte de sérieux coups aux salariés du privé comme du public.
- Dans cette situation, nous avons constaté des convergences fortes avec
d’autres forces syndicales,notamment avec la FSU et les structures CFDT opposées à la ligne confédérale tant sur le fond du dossier que sur la stratégie d’action .
Ce positionnement similaire renvoie à des conceptions du syndicalisme
proches, au-delà même des prises de position sectorielles ou de divergences qui ont pu historiquement apparaître entre nous à tel ou tel moment.
- Quelles que soient les issues à court terme de ce conflit social majeur, il laissera des traces dans toutes les organisations qui conduiront à des débats internes sur les revendications, les stratégies d’action, le rapport avec les autres organisations et avec les salariés. Au-delà, il nous semble indispensable que les convergences qui se sont constatées permettent d’engager des réflexions communes sur l’avenir du syndicalisme, son renforcement et sa crédibilité.
C’est sur la base de ce constat que notre Union syndicale souhaite engager un
débat avec toutes les forces syndicales et tou-te-s les militant-e-s interessé-e-s.
- Le syndicalisme est aujourd’hui éclaté, non seulement entre organisations
ayant des conceptions radicalement opposées de son rôle, mais aussi entre celles dont les orientations sont proches. Cette dernière situation est synonyme d’une moins grande efficacité dans l’action et d’une moindre capacité à peser dans le champ syndical.Nous pensons que cette situation n’est pas inéluctable et peut être transformée.
C’est pourquoi nous vous proposons une rencontre afin de discuter du mouvement social en cours et des initiatives à prendre pour participer à la rénovation d’un syndicalisme efficace :efficace pour s’opposer aux contre-réformes libérales et efficace pour imposer des alternatives économiques et sociales favorables aux salariés, aux précaires, aux chômeurs et aux retraités.