Informations générales
L’activité et les résultats des 9 premiers mois de 2021 sont meilleurs qu’en 2020, mais restent à des niveaux plus que préoccupants. Aux 3.4 milliards de pertes d’exploitation en 2020 s’ajoutent déjà 1.4 milliards de pertes pour les 3 premiers trimestres de 2021. La recapitalisation sera incontournable. La direction compte sur les plans de transformation pour faire remonter le cours de l’action avant d’envisager ce refinancement. Pour l’instant, on ne peut pas dire que ce soit très efficace et les projets de la DGSI avec d’hypothétiques retours sur investissements lointains ne seront pas à même de répondre à cet impératif.
Alors que la recette unitaire est en berne, que le trafic affaire reste atone aussi bien sur court que moyen et long-courrier, la stratégie d’axer Air France sur la haute contribution n’est pas remise en cause et est même confirmée.
La situation financière de KLM est meilleure que celle d’Air France, ce qui se traduit au niveau des résultats avec notamment un 3e trimestre légèrement positif. Du côté de la concurrence, les chiffres sont comparables en terme d’activité et de résultats financiers. A noter tout de même que LuftHansa s’est recapitalisé afin de pouvoir rembourser sa dette, condition imposée par la commission européenne pour effectuer des rachats d’actifs (autre terme pour dire que les gros profitent de la crise pour manger les petits).
La direction s’engage dans des démarches environnementales, ce qui se traduit notamment par des présentations de la fresque du climat sur les différents sites. A cela s’ajoute l’adoption de la méthode « Science Base Target » promue par des organismes reconnus (ONU, WWF ...) et qui vise à accompagner la réduction des gaz à effet de serre et plus généralement la décarbonation de l’économie. Ces efforts sout louables mais la question de l’avenir d’un transport aérien respectant les objectifs des accords de Paris en matière d’émission de gaz à effet de serre nécessite une réflexion sur les usages qui ne manqueront pas d’évoluer. La stratégie « haut de gamme » pour Air France est-elle compatible avec ces objectifs ?
La PFA sera versée en décembre. Suite à l’accord NAO, elle sera proratisée en fonction du taux d’activité partielle ... en tenant compte des 11 premiers mois de l’année, avec régularisation en janvier .... La simplification à la sauce Air France ...
Nous avons insisté pour avoir des informations sur la PVI (attribuée à partir de N2.1), aucune info ni sur le montant de l’enveloppe générale et les moyennes par catégories, ni sur les critères d’attribution en l’absence d’entretien d’évaluation. La transparence n’est pas de mise ...
Informations DGSI
Le budget informatique pour 2022 s’établira autour de 590 millions d’euros, en hausse de 10% environ par rapport à 2021. Le budget innovation augmente sensiblement (+17% tiré par les demandes métiers des opérations aériennes et des ressources humaines), mais c’est surtout et sans surprise le budget ISIP (dépenses internes de l’IT) qui bondit de 33% pour financer le projet NGDC notamment.
L’utilisation de l’anglais est toujours plus prégnante, avec son cortège de difficultés : les tests d’anglais dans le cadre des assessment doivent être effectués dans le cadre du CPF, les salariés doivent donc payer 5 heures de formations + le test alors que c’est l’entreprise qui l’impose. Autre exemple, les échanges avec ATOS dans le cadre de WAAS doivent se faire en anglais, la directive qui concerne aussi les non-cadres. Sauf qu’une prime de langue est prévue pour ces derniers, mais que la direction la leur refuse.
A en croire les chiffres (1042 agents de la DGSI ont opté pour le télétravail alterné ou occasionnel), le télétravail est plébiscité par les agents. Pourtant, l’accord est bien loin d’être parfait, les équipements à la maison sont entièrement à la charge des salariés, avec des conditions de travail souvent moins adaptées qu’au bureau, pas de prise en compte des horaires réels pour les salariés au badgeage ...
Ce qui a pour conséquence que la possibilité de souscrire au CJT a rencontré un franc succès, avec 92 nouvelles demandes. Mais la souplesse apportée par le CJT a son revers : sans mesure du temps de travail, et dans un contexte d’activité soutenue, le risque de vacations à rallonge est à prendre en compte. Et au passage, une pensée aux non-cadres qui sont d’office exclus de ce dispositif dans l’accord quand bien même leur fonction pourrait être éligible.
Le turn-over chez les prestataires est plus important que jamais. La direction avait vendu qu’avec le centre de service aux DEV, ce serait à la charge des sociétés de service d’assurer la formation de ses salariés. Comme on pouvait s’en douter, il n’en est rien. Réponse de la direction : c’est le marché français qui est en tension ... le directeur va-t-il ressortir de ses tiroirs l’externalisation en Inde ? Alors que l’entreprise est sous perfusion des contribuables, délocaliser l’activité serait un comble pour quiconque a une once d’éthique ...
Les taux d’activité partielle se stabilisent, en moyenne 10% au dev et aux OPS, 20% à DS et au GSTO, et 25% en transverse, soit 15% au total. Quelques personnes sont encore à des taux supérieurs à 50%, cela ne pourra pas perdurer car la moyenne individuelle de l’activité partielle longue durée (hors premier semestre 2021) doit être inférieure à 40%. A noter que ce taux devrait augmenter en 2022, en cohérence avec l’augmentation des budgets et de l’activité, et avec les formations dispensées largement dans le cadre de NGDC. Faites remonter à vos élus si votre charge de travail n’est pas compatible avec votre taux d’activité, la direction affirme que tout va bien, mais on a quelques doutes sur le sujet.
L’état d’esprit à la DGSI n’est pas à fête. La crise sanitaire et ses impacts multiples, personnels et professionnels est une des raisons. Les projets de transformation, qualifiés de « survie » par notre directeur n’emporte pas l’adhésion des personnels et la vague des départs hors PDV continue, sous forme d’année sabbatique ou de démission, les ruptures conventionnelles n’étant pas autorisées.
NGDC : la direction fait plus confiance à Accenture qu’en ses propres agents
Commençons par un point plutôt positif : l’accompagnement de la réorganisation liée aux projets OpsVision (réorganisation des OPS en plateformes et centre de compétence) et NGDC (choix du cloud Azure pour héberger nos applications cloud + partenariat Accenture) a permis aux salariés de trouver un point de chute qu’ils ont accepté, même s’ils n’étaient en aucun cas demandeurs de tous ces changements. Néanmoins, ces « affectations » ne signifient en rien que le processus est réglé : les nouvelles missions ne sont toujours pas clarifiées, la montée en compétence va s’avérer complexe, certains salariés se retrouvent isolés sur leur site. Là encore, n’hésitez pas à remonter vos difficultés.
Concernant le projet lui-même et les étapes en cours, les représentants du personnel ont unanimement mis en doute la capacité à tenir le planning qui prévoit de laisser Accenture gérer la « Core Infra » à partir de janvier 2022. Alors qu’un nouvel arrivant mettait plus de 6 mois à se former auprès de ses collègues au quotidien, la migration de la totalité de l’activité vers Accenture devrait en prendre 4 ... et l’expérience et les compétences d’Accenture sont loin d’être au rendez-vous ... Remplacer au pied levé des dizaines d’ingénieurs expérimentés et bien au fait des spécificités par des jeunes sortis de l’école, qui peut y croire ? Il semblerait que notre directeur fasse partie des ingénus, qui fait autant confiance à Accenture et ses propositions commerciales qu’aux salariés d’Air France KLM qui sont dévoués à l’entreprise depuis des années. En séance, le directeur affirme néanmoins avoir pris la mesure des inquiétudes et participera désormais personnellement aux comités de pilotage. Certaines activités ne pourront pas être reprises à la date prévue, mais la prise de contrôle d’Accenture sur une grande partie du périmètre devrait s’effectuer dans les délais. A quelques semaines du démarrage, le flou est encore important sur bien des points : périmètre, responsabilité, astreintes ...
Se pose aussi la question de confier des systèmes aussi sensibles et parfois très très sensibles à des tiers. Si le directeur dit vrai en affirmant que des prestataires étaient déjà habilités, mais c’était au sein d’équipes internes et ce n’est pas la même chose que de leur confier entièrement la gestion de ces infrastructures. Exemple a été donné de droits sensibles accordés indument aux équipes ACCENTURE, qui se sont précipités dans la brèche plutôt que de signaler l’anomalie.
Pour les agents (OPS, DEV, GSTO), les cursus de formation en fonction de leur profil sont définis et parfois démarrés. Néanmoins, la complexité de la plateforme de formation Microsoft, l’intégration avec les outils AF de suivi des formations ne simplifient pas le suivi. Sauf exception, ces formations peuvent être suivies en français. Là encore, faites remonter vos problèmes.
Depuis septembre, nous insistons pour savoir si les 13 recommandations faites par le cabinet SECAFI seraient retenues, la direction ayant affirmé qu’elle n’y était pas opposée. Si des indicateurs ont été donnés en ce qui concerne l’emploi et la formation notamment, certains points sont laissés de côté, qu’il s’agisse de la transparence sur les contrats avec Accenture et Microsoft, la répartition des applications dans le cloud privé/public. La direction nous répond que c’est en cours de traitement par le « Value Realization Officer », responsable du pilotage économique, mais pour l’instant on ne voir rien venir. Pas sûr du tout que l’information au CSE Air France fasse partie des priorités du responsable KLM nommé en octobre.
Sur l’aspect des risques psychosociaux, il est urgent de faire un état des lieux de la situation « avant » projet, sachant que de nombreuses personnes sont déjà engagées fortement, par une mobilité professionnelle plus ou moins subie, des formations, la participation aux ateliers ... Alors que le CSSCT ne s’est pas réuni depuis septembre, il semblerait que des discussions aient été menées pour utiliser un questionnaire COPSOQ, qui étudie des différentes formes de risques, contraintes quantitatives (charge de travail), vécu professionnel (sens et satisfaction du travail), organisation de relations interpersonnelles (clarté des rôles, relations entre collègues, avec le management). Cette démarche si elle est confirmée, est positive, mais la question est de savoir quel en sera le suivi et quelles seront les mesures prises si des éléments inquiétants apparaissaient. L’expérience passée (sur ISR notamment) n’ayant guère été concluante. Le questionnaire devrait être envoyé en décembre, n’hésitez pas à y répondre.
WAAS : ATOS prend la main
Le projet est depuis deux mois en phase de transition avancée (d’hyper attention ou hypercare) avant qu’ATOS prenne en charge l’activité de manière autonome, et avec des niveaux de service contractualisés (SLA) début décembre.
Malgré les risques maintes fois exprimés sur le risque lié à ce transfert en terme de qualité de service, le planning n’a pas été reporté, sauf pour certaines activité qu’ATOS n’était pas en mesure de reprendre (conditionnement des applications, Lotus Notes, Exchange ...). Le fait que les salariés qui prendront en charge l’activité ne seront pas dédiés à AFKL n’est pas rassurant quant à la volonté de répondre aux cas un peu spécifiques ...
Les élus ont rappelé que la délocalisation en Roumanie de cette activité (50 postes supprimés) était incompréhensible alors que l’État soutient si massivement la compagnie. Quand la relocalisation souhaitée et espérée du monde d’après se heurte au cynisme comptable des dirigeants de multinationales ...
CSSCT
Le « déménagement des équipes sécurité » a été présenté .. sachant que de nombreux autres collègues en dehors de ce domaine ont été concernés par les mouvements, c’est un peu réducteur comme intitulé. Les représentants au CSSCT (pas de Sud Aérien) ne sont guère investis dans ce sujet, pas de visite sur place pour discuter avec les salariés concernés. A leur décharge, la réduction drastique des moyens accordés à cette instance aboutit à n’avoir qu’un seul représentant du personnel sur place. Nous avons de notre côté signalé que la densité de certains bureaux étaient anormalement importantes, que les salles de repli étaient en nombre insuffisants et que certains aménagements (cloisons, écrans acoustiques) étaient régulièrement demandés sans avoir de réponses positives. On est bien loin du « Les salariés n’ont pas fait remonter de problème particulier au management » affirmé par la responsable du centre.
Au passage, signalons que la direction RH centrale mène une enquête sur le fonctionnement des instances suite à la fusion des DP/CE/CHSCT (avec grosse diminution des moyens et prérogatives). Espérons qu’un constat négatif soit porté sur les CSSCT trop mal adaptées aux structures locales !