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CSE DGSI - Octobre 2020

mercredi 4 novembre 2020, par SUD Aérien Informatique .


 Infos générales : retour en arrière annoncé

Le CSEE DGSI   avait lieu le lendemain de l’annonce de re-confinement par le président Macron. Evidemment cette décision rebat les cartes pour le transport aérien, notamment par l’interdiction de déplacements inter-régionaux en métropole et la fermeture de fait, des frontières extra-européennes. Le programme de vols va s’ajuster en conséquence, surtout pour le court et le moyen-courriers, créneaux bien moins impactés jusqu’alors que le long-courrier.
Dernier rebondissement d’une crise sanitaire dont on peine à comprendre la gestion dans la durée : des masques jugés d’abord inutiles, à des campagnes de test tous azimuts, rien n’a empêché la diffusion du virus jusqu’à emboliser un système de soins déjà fragilisé par des années de réformes financières. Pourtant les soignants avaient tiré la sonnette d’alarme depuis longtemps, avec des centaines de médecins et chefs de service hospitaliers ayant présenté des lettres de démission collective de leurs responsabilités. Mais ils n’ont jamais été écoutés par les gouvernements successifs de ces dernières années.
Nous revoilà donc à la situation de mars, sans qu’une solution pérenne soit vraiment visible à l’horizon. Air France, comme toutes les compagnies aériennes, va à nouveau en faire les frais.
Malgré un message volontariste du directeur (« il faut tenir », « le gouvernement nous soutient »), l’espoir de reprise est maintenant reporté à l’été 2021.
Dans l’immédiat, la direction envisage une nouvelle baisse d’activité (donc une augmentation du taux d’activité partielle) dans les secteurs opérationnels mais aussi, dans les secteurs support, dont la DGSI  .
La direction met en place une ‘task force’ pour contrôler effectivement l’adéquation entre activité de l’entreprise (aujourd’hui 50%) au taux d’AP (actuellement à 35%). Il va falloir aligner tout cela !
A l’IT notamment où le taux d’AP est actuellement de 33% (73% en avril). 400 collègues travaillaient à 100% et sont déjà passés à 80%. Mais il est clair que là où l’activité avait repris, il va falloir ralentir la cadence.
Taux d’activité (réelle) par direction :
DEV 72%
DS 58%
CIO 49%
OPS 71%
Transverse 55%

Il va donc falloir à nouveau se concentrer sur les quelques projets métiers qui auront été validés par le comex et sinon, maintien en conditions opérationnelles uniquement !
Le budget AF DGSI   de 2021 est à nouveau ajusté, la partie Innovation payant le plus lourd tribut.

Sud Aérien revient en séance sur les pertes couvertures carburant qui plomberont les comptes 2020-2021 de plusieurs centaines de millions d"euros (selon l’étude du cabinet Syndex), de même que la sortie anticipée de l’A380 et des pertes sur les impôts différés qui s’ajouteront à la balance. A comparer aux économies faites grâce aux licenciements potentiels au CC  . Les salariés, responsables en rien de ces décisions et mauvaises conjonctures, seront pourtant les premiers à en pâtir.
Sans compter les emprunts octroyés ou garantis par l’État, qu’il va falloir commencer à rembourser en 2021 : la trajectoire est clairement insoutenable et la recapitalisation semble bien la seule option.

 Compte-rendu de CSSCT du 1er octobre 2020

La CSSCT est revenue sur la décision initialement prise par le directeur DGSI   d’interdire l’activité les mercredis et vendredis après-midi (commuée depuis en vendredi toute la journée). Cette mesure a été mal comprise car pas expliquée ni justifiée par la direction, puis remise en cause par la direction générale, donnant lieu à des ordres et contre-ordres prêtant à confusion.
Le port prolongé du masque, qui provoque chez certains des céphalées, ne donne pas lieu à consigne de la part des services de santé au travail (nous avions demandé des pauses pour s’aérer).
Sud Aérien remarque que la médecine du travail et les assistantes sociales travaillent aussi à temps partiel, et sont donc parfois peu joignables. Or, ce sont des éléments clé pendant une crise sanitaire, par nature anxiogène et ils sont aussi cités comme garantie de la prévention de la souffrance au travail dans le cadre du PDV : soit la direction s’en donne les moyens et permet à tout un chacun de pouvoir joindre ces services essentiels facilement, soit ses écrits ne sont que du bla-bla.

 Activités des équipes d’exploitation TLS et QVI : transfert et pousse-pousse

Sous-sujet du projet Datacenter Strategy (la partie déménagements des serveurs est gelée), le but est de mettre en place une organisation d’exploitation de la sécurité de niveau 1. C’est le pilotage TLS qui assurera cette fonction après avoir transféré son activité actuelle (hors Zos) au pilotage de Valbonne. Les activités pilotage sécurité étant elles-mêmes transférées principalement de l’équipe administration sécurité (et de son prestataire Thalès). Un jeu de pousse-pousse (aussi appelé ‘shift left’ parce qu’il faut bien être dans le vent) qui n’a pas pour but de réinternaliser l’activité sous-traitée (ou de supprimer les astreintes), mais de soulager l’équipe Administration de la sécurité.
L’étude actuelle vise à déterminer les activités qui seront transférées (et leur volume).
Sud Aérien demande de préciser si impact sur la fiche métier du pilote d’exploitation, quelles conséquences pour les équipes qui ‘perdront’ de l’activité et quelles conséquences pour le pilotage de Valbonne qui devra absorber la charge actuelle de Toulouse. A noter que dans le cadre des projets de réorganisations présentés dans le PDV en cours d’élaboration, il est prévu une nouvelle réduction de l’effectif des équipes de pilotage.
Consultation en CSE prévue au 1er trimestre 2021.

 Point d’étape PDV : externalisations, réorganisations usine à gaz, seuls horizons de la direction

Quelques modifications sur l’accord qui améliorent les conditions des salariés qui partiront en PDV. Pour la DGSI  , c’est 205 postes de type IT qui seront supprimés, plus 23 postes support (RH, communication, formation …).
La position du salarié dans un ensemble détermine ses possibilités de voir son dossier accepté.
Ensemble 1 (postes supprimés) : 752 salariés concernés
Ensemble 2 (postes maintenus) : 157 salariés concernés
Ensemble 3 (exclusion du PDV) : 536 salariés concernés
Pour l’instant, il n’est pas prévu d’aller au-delà des 228 postes supprimés (l’histoire a prouvé que les bornes étaient faites pour être franchies). Ce qui sera déjà considérable pour la DGSI   (le dernier PDV avait vu partir 120 collègues pour 50 postes supprimés). A nouveau le risque pour ceux qui restent est majeur en termes de désorganisation, de charge de travail, de pertes de compétences et de savoirs des « anciens ». Couplé à une réorganisation de type Dev358, véritable usine à gaz, aux externalisations de toutes parts, aux ISR plateaux 2 et 3, le futur d’une DGSI   forte et interne risque fort de ressembler à un miroir aux alouettes ! Sans parler des risques potentiels ou avérés sur la pérennité des sites.

Quelques réponses à nos questions :
• Possibilité de DFC, si un salarié est en « retraite progressive » ? Oui, un salarié en retraite progressive peut se porter volontaire pour un départ en DFC dès lors qu’il en remplit les conditions. Sa rémunération DFC sera calculée sur la base de sa rémunération à temps partiel liée à sa retraite progressive. Il continuera à percevoir par ailleurs une portion de sa pension de retraite dans le cadre de sa retraite progressive qui ne sera pas remise en cause auprès de la CNAV.

• Quelle est la prise en compte du congé de reclassement par le régime de retraite complémentaire ? Pendant la période maximale légale de 12 mois du CR, le salarié ne cotise pas pour sa retraite, mais la période est validée pour la détermination des droits à pension de retraite de l’assurance vieillesse du régime général. En revanche, elle n’est pas validée pour le régime complémentaire.
Sur la période supplémentaire au-delà des 12 mois (3 mois max.), le salarié cotise pour la détermination des droits à pension de retraite des régimes de base et complémentaire, puisque l’allocation a, durant cette période supplémentaire, le caractère de salaire.

• Que se passera-t-il si des modifications réglementaires repoussaient les dates de la retraite à taux plein ? La durée du DFC sera dans ce cas allongée à due proportion

 Bilan sous-traitance et MDC : refus d’une consultation à part entière sur MDC

Au fil des mois, le taux de sous-traitance a suivi la baisse d’activité de la DGSI   pour aboutir à une moyenne de 38% en 2020 contre 52% en 2019.
La réduction est impressionnante aux OPS (14% en sept 2020 vs 40% en sept 2019), aux DEV qui diminue de moitié son taux de STT mais reste malgré tout à 37%. Quant à DS, un taux résiduel de 25% en sept 2020 (vs 39% en sept 2019) montre une imprégnation structurelle de la STT dans cette direction qui a par ailleurs, déjà externalisé des pans entiers de son activité (help desk).
Pour ce qui concerne les MDC, les évolutions dans les hypothèses de départ, périmètre et moyens de mise en œuvre de ce projet nécessitent une nouvelle consultation du CSE, demande que plusieurs élus font à l’unisson. Réponse du directeur : le projet faisant partie de Dev358, il est décrit dans le cadre du Livre II associé au PDV qui donnera lieu à consultation ! De la même façon, il fera ainsi passer les consultations des projets ITSM, Waas et autres externalisations… Méthode rapide mais scandaleuse qui privera le CSE d’informations essentielles et détaillées (dont le coût) de ces projets.

 Consultation GPEC 2020 : CONTRE unanime !

Cafouillage sur l’envoi du compte-rendu de commission, qui n’empêchera pas la session de voter contre cette Gestion prévisionnelle des emplois et compétences dont la seule ambition est la suppression de 20% des postes de la DGSI  , par des projets massifs d’externalisation, des réorganisations à marche forcée qui vont épuiser les personnels, et des pertes de compétence des collègues qui partiront en PDV. Dans une direction autant sous-traitée, il est anormal de supprimer autant de postes.

 En dehors du CSE : la conférence de Ben et consorts

Branle-bas de combat pour que Ben Smith et ses acolytes (Frédéric Gagey directeur financier AFKL, Pieter Elbers DG KLM et Anne Rigail DG AF) puissent s’adresser à la troupe. Au final, on a eu le droit à un auto-satisfecit un peu surprenant. Certes les pertes du troisième trimestre sont colossales (-5 milliards de chiffre d’affaire, -1 milliard en résultat d’exploitation), mais ce dernier chiffres est d’une part moins pire que ce qui était prévu par les analystes, et moins pire que nos concurrents principaux LH et IAG. On a même eu droit à une rengaine ultra-libérale : certains (petits) ne survivront pas à la crise, et comme en plus c’est l’occasion de restructurer à tout va, il s’agirait d’une opportunité ... on croit rêver vu la situation sanitaire, économique et sociale avec des licenciements et suppressions d’emploi par milliers, et notamment dans le transport aérien.

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