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CSE DGSI - Mai 2020

jeudi 4 juin 2020, par SUD Aérien Informatique .


 Informations générales compagnie

La situation est analogue au mois dernier, avec une activité très réduite à 30 vols par jour et un remplissage inférieur à 50%. Actuellement les pertes représentent environ 25 millions d’euros par jour.
Les résultats du premier trimestre affichent un CA en baisse de 18%, avec un cash flow en baisse de 403 millions d’euros. L’effet pandémie a débuté en mars, les mois de janvier et février ayant une bonne tenue en terme de trafic et de recette unitaire. La reprise devrait avoir lieu en juin, sous réserve de non-reprise de l’épidémie et de l’ouverture des frontières, avec 75 avions en ligne fin juin (15% d’activité). Pour le troisième trimestre, l’activité devrait tourner autour de 40%, puis 70% au dernier trimestre, 80% en 2021 et 90% en 2022. Cette reprise est effectuée dans un contexte de risque de surcapacité, et d’une désaffection des classes affaires en raison de restrictions sur les voyages pour les entreprises.
En terme de remboursement, la commission européenne ayant imposé la possibilité pour les passagers d’obtenir des remboursements, AF qui ne proposait que des avoirs a dû assouplir sa position, et abonde les avoirs à hauteur de 15% pour limiter les remboursements.
En terme de mesure sanitaire à bord des avions, l’ESA (European space agency) ne recommande pas la distanciation sociale.
Les prêts à hauteur de 7 milliards accordés sous forme de prêt direct et prêt garanti par l’État permettent de passer les prochains mois sans se retrouver dans une situation de dépôt de bilan. L’État aurait conditionné ses prêts sous quatre conditions : le retour à la rentabilité et la transformation de l’entreprise ; des engagements environnementaux (diminution de 50% des émissions de gaz à effet de serre sur les vols en France métropolitaine) ; gel des dividendes pour les actionnaires ; modération salariale.
Cela induit une restructuration du court courrier, avec notamment la fin des liaisons depuis Orly vers des villes desservies en moins de 2h30 par train (LYS, NTE, RNS, BDX). HOP sera recentré sur CDG et LYS. Transavia se positionnera sur des lignes en concurrence avec des low cost. Il est également prévue une réduction des coûts dans tous les secteurs et particulièrement dans fonctions support transverse (RH, communication, finance, mais pas l’informatique).
Il est à noter que ces conditions semblent en phase avec la stratégie de Ben Smith, qui veut accélérer la mise en œuvre de ses plans de restructuration avec la mise à mal du court courrier et l’abandon du secteur aux compagnies low cost qui ne seront pas concernées par les restrictions environnementales. Ce modèle de développement à bas coûts se fera bien évidemment eu détriment des salariés et les actionnaires privés qui n’auront pas mis la main à la poche auront limité leurs risques en attendant un retour à une rentabilité qui leur serait très profitable. A noter également que selon la direction, aucune condition sur l’emploi. Pourtant, il est clair que la situation actuelle a fait évoluer les mentalités sur les délocalisations d’emploi notamment industrielles, mais pas que. Il serait inconcevable de profiter de la crise pour mener à bien un projet de délocalisation des développements informatiques (exemple pris au hasard, toute ressemblance avec un projet dans les tiroirs serait tout à fait fortuite).
Concernant l’activité partielle, la demande d’extension à 9 mois avec 70% d’inactivité en moyenne a été acceptée par les services de l’État. En revanche, sur le fait qu’à partir du 1er juin, l’État ne prendra plus en charge que 85% de l’indemnité de chômage partiel (les entreprises devant verser les 15% restants), personne ne sait si Air France et les compagnies aérienne en seront exemptées, à l’instar du secteur touristique.

 Informations Comité Santé Sécurité et Conditions de Travail DGSI  

La relecture de la déclaration dénonçant la visio conférence tout en anglais de Ben Smith par le secrétaire de la commission met en lumière une nouvelle fois la problématique de l’emploi exclusif de l’anglais. C’est bien loin d’être un cas isolé et il est à craindre que la direction profite de la situation de crise pour accentuer encore la pression sur le sujet, écartant de fait certains agents qui par ailleurs sont reconnus pour leurs compétences techniques et/ou fonctionnelles.
Concernant le dé-confinement, les discussions ont surtout porté sur la phase 2, soit un accès très limité au site, qui avait été présenté en commission début mai. Nous avons depuis appris que la phase 3 pourrait être lancée dès juillet, une nouvelle réunion CSSCT devant se tenir le 8 juin. Mais des documents organisant cette reprise circulent déjà (maximum 50% des effectifs par site, règles de distanciation, matériel sanitaire à disposition), ce qui montre une fois de plus que les représentants du personnel ne sont pas considérés comme des interlocuteurs sur ce sujet.
En attendant, il n’y a toujours pas de procédure permettant aux salariés de récupérer des équipements pour pouvoir télétravailer dans de bonnes conditions (écrans, casques, etc).

 Informations DGSI  

Le gros morceau de ce CSE, avec un inventaire des projets de « transformation » qui ressemble fort au catalogue de la déroute pour l’informatique que nous appelons de nos vœux : démantèlement du site de Paray, mais aussi extension des MDC à l’ensemble des développements et en mode hors site AF, remise en cause d’horaires pour les équipes en décalé, remise en cause de l’organisation matricielle...

Le directeur a commencé par faire un point sur la situation de l’activité qui a été soutenue dans quelques secteurs métier (commercial, cargo), et pur informatique (LCM, sécurité). A noter également la reprise d’ITSM qui a donné lieu à des débats animés : le fait est que le contrat actuel induit déjà des coûts de licence importants. La direction affirme qu’ITSM est le socle de l’organisation ISR et qu’à ce titre, il est indispensable de le faire repartir. Pourtant, ces dépenses sembleraient bien évitables puisque nous disposons déjà d’outils dans ce domaine.
Au final, le taux d’activité à la DGSI   augmente petit à petit et tourne autour de 33%, soit un peu plus que le taux moyen dans l’entreprise. Nous avons alerté la direction sur le fait que nombre de salariés avaient une charge de travail bien supérieure à ce taux et demandé quel moyen la direction prenait pour contrôler le temps de travail des salariés. Par ailleurs, nous avons également demandé le respect des informations légales sur l’individualisation des taux d’activité, notamment pour maintenir une équité entre les salariés d’un même service. Nous n’avons été entendu sur aucun de ces points.
Le budget 2020 est revu à la baisse, qui représente -32% sur l’année,et -39% sur les 3 derniers trimestres. Pour 2021, la baisse de l’innovation sera de 25 à 33%, en fonction des hypothèses, et des arbitrages sont faits en COMEX sur l’arrêt et le report de projet, avec mise en place d’un outil de « value management ».
Une nouvelle mouture de la GPEC sera présentée prochainement, c’est le préalable pour définir les besoins de la DGSI   et ajuster les effectifs aux besoins via un futur plan de départ volontaire.

Ces annonces ont été précédées d’un laïus sur la situation économique très préoccupante de l’entreprise, que personne ne peut nier. En revanche, il ne suffira pas d’agiter cet argument comme un chiffon rouge pour nous convaincre du bien-fondé des projets, qui doivent être avant tout des projets humains pour les salariés qui ont et seront les moteurs de l’entreprise.

Le gros morceau du CSE DGSI  , c’est bien entendu l’annonce du projet de vente du site de Paray (Astrolab + Sheds). Selon la direction, il s’agit d’une juteuse opération immobilière notamment grâce à l’arrivée prochaine du métro. En ce temps de vache maigre , pourquoi pas. Encore qu’il faudrait y regarder à deux fois, histoire de s’assurer que le terrain et les bâtiments appartiennent bien à Air France, il ne faut pas oublier la stratégie de vente et reprise en crédit-bail de nombreux sites Air France du temps de l’inénarrable Alexandre de Juniac. Mais surtout, le directeur annonce que les salariés seraient mutés à CDG, et qu’il n’y aurait plus d’activité de développement et de production (sauf S10,qui vient juste d’être rattaché aux OPS mais est très lié aux télécoms) en région parisienne, Donc au bas mot plus de 500 salariés qui voient leur lieu de travail déplacé à l’autre bout de la capitale, avec toutes les conséquences en terme de temps de transport et donc d’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, dont plus de 200 qui en plus voient leur poste disparaître. Malgré les dénégations du directeur, il s’agit bien pour les agents de choisir entre partir à CDG ou quitter l’entreprise. Même si certains auraient de toute façon choisi cette option dans le cadre du plan de départ qui s’annonce, qu’en sera-t-il pour tous les autres ? Le télétravail expérimenté en ce moment montre que ce mode d’organisation a ses limites et que la proximité est indispensable pour assurer un travail d’équipe.Passée la stupeur, les élus ont unanimement exigé le maintien d’une activité informatique dans la région parisienne sud, et ont notamment voté la motion suivante.

La Direction de la DGSI   a annoncé lors de la session ordinaire du CSE DGSI   du 27/05/2020 le lancement d’une étude visant à la vente de l’Astrolab et des Sheds et au transfert des activités de PVP à CDG.
La violence de l’annonce dans le contexte actuel de l’entreprise fait peser pour les salariés concernés des perspectives aux impacts sociaux et personnels dramatiques.
Lors de la session les élus ont unanimement demandé que le maintien sur Orly dans des locaux du Groupe AIR France d’activités dimensionnantes soit un impératif incontournable de l’étude.
Bien conscient de la gravité situation d’Air France, cette demande responsable ne remet pas en cause la finalité économique du projet mais permettra d’éviter les prévisibles drames sociaux à venir.

Si la motion a été votée à l’unanimité, pour l’instant pas de démarche intersyndicale en vue.

En parallèle les élus Sud Aérien au CSEC (ex CCE) ont fait une déclaration dans le même sens, et traduit une inquiétude plus globale sur l’avenir d’Air France à Orly. A lire le tract : https://www.sud-aerien.org/IMG/pdf/csec_mai_2020.pdf

Quoi qu’il en soit, il est à craindre que la direction se sente les coudées franches pour mener à bien son projet néfaste : déjà N.Nelson affirme qu’il sera bénéfique pour les informaticiens d’être au contact des métiers … On croit rêver surtout quand en parallèle, il décide de supprimer les DEV de la région parisienne, cherchez la cohérence … Sans préjuger de ce que donnera l’ « étude » annoncée, les salariés doivent être conscients qu’il va sans doute falloir résister pour contrer les plans du directeur. Des propositions alternatives (par ex. à la DGI   toute proche) doivent impérativement être examinées. Il est vrai que la période actuelle où chacun est confinée chez et travaille épisodiquement n’est pas propice à des discussions et des réactions collectives.

Parmi les autres projets de « transformation », les annonces ne sont pas réjouissantes non plus :

  • au développement, la direction souhaite faire appel au volontariat pour reprendre des activités de conception et codage, avec des remises à niveau (appelées reskilling pour faire plus moderne). L’organisation sera simplifiée avec une diminution du nombre de managers, de chefs de projets,d’architectes, de scrum master. Et en parallèle de ces mesures, le recours à la sous-traitance passerait à (au lieu d’un périmètre de 65% avec la moitié sur site). Les contrats seraient signés par grand domaine fonctionnel à un seul partenaire. Cette « accélération » du projet est très inquiétante. Rappelons-nous que lors de l’annonce des MDC en janvier 2018, le directeur avait finalement abandonné le projet de délocalisation en Inde de la sous-traitance, mais n’avait pas exclu de le reprendre au cas où la situation l’exigerait. Il nefaut pas être grand clerc pour comprendre les risques que fait aujourd’hui peser le passage à 100% de la sous-traitance informatique des dev en mode MDC. Et l’argument selon lequel les embauches récentes de développeur devrait suffire à nous rassurer ne tient pas longtemps. La direction avait toujours clamé qu’elle maintiendrait le site à Paray-Vieille-Poste, et y a même embauché des développeurs, qui aujourd’hui vont perdre leur poste ! La future GPEC permettra d’en savoir plus sur la vision stratégique : plus les postes seront éligibles, plus le futur périmètre sera réduit.
  • à la production, la direction table sur des départs dans les équipes en charge des technologies z/OS et envisage de revoir le support sur cette technologie. En bref, ce n’est pas véritablement le transfert de l’activité entre Paray et Toulouse qui se prépare, mais son externalisation. Quel sera le périmètre, pour le moment, pas d’information précise. Par ailleurs, la direction a également affirmé vouloir modifier l’organisation des équipes en décalé pour adapter les ressources nuit/weekend/jour à l’activité réelle. Là encore, c’est une remise en cause d’engagement pris récemment et le détail de ces annonces sera fait ultérieurement.
  • sur le CIO office, le modèle d’organisation de l’architecture, qui avait depuis quelques années été déployé au sein des différents Lignes de Produit va être revu ... reviendra-t-on à une recentralisation de la fonction ?
  • le projet Mapple doit permettre d’optimiser le portefeuille d’application et arrêter celles qui sont peu ou pas utilisées, de supprimer les doublons. Cette démarche a toujours existé. Reste à savoir où le curseur sera mis et la vision d’Oltion Carkaxhija, le bras droit de Benjamin Smith etéminence en ce qui concerne l’informatique n’est pas rassurante, comme nous avions pu le constater lors de sa visite au CSE DGSI   en fin d’année dernière.
  • enfin, la direction souhaite revoir le modèle d’organisation matricielle. Derrière cette affirmation, se cache le désir de couper le lien entre tout salarié et sa compagnie d’appartenance via le lien hiérarchique. Entre les équipes mixtes et les responsabilités fonctionnelles croisées entre managers AF et KL, les impacts ne seront pas à la marge. Quid des fixations et évaluations d’objectifs, et des campagnes d’avancement. La « simplification » ne doit pas induire de situation d’inéquité.

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