Le contrôle du marché :
Aujourd’hui, nous assistons à ce que nous avions prédit, c’est à dire au dépôt de bilan de compagnies les plus faibles ou à leur rachat par les « Majors ». Ce fut le cas hier pour TAT, AOM, Air Liberté, Swissair, Sabena aujourd’hui Alitalia, Swiss et mêmes les Majors américaines comme American Airlines ou United sont à genoux !
Quant à certaines autres telles que Régional ou Brit Air, elles ne survivent qu’en tant que compagnies franchisées par Air France.
SUD Aérien a constamment refusé d’adhérer à la logique concurrentielle et à l’ambition de la compagnie Major. Ce serait, en effet, entrer dans la logique de guerre concurrentielle et par là, accepter d’opposer les travailleurs d’entreprises différentes et les mettre également en concurrence. Au contraire, notre syndicat lutte pour favoriser la complémentarité entre les compagnies au travers d’accords commerciaux par exemple et pour obtenir un traitement égalitaire de tous les personnels.
La rentabilité financière :
Sous prétexte de cette concurrence acharnée et soucieuse de centraliser son activité sur le « cœur du métier », Air France démantèle, morceau par morceau, de nombreuses activités purement aériennes et les repousse à la marge de l’entreprise, dans des filiales dont elle détient la totalité ou la majorité du capital (ACNA, Servair, OAT, Fréquence Plus, CRMA…). Certaines de ces filiales créent elles-mêmes leurs propres filiales ( Servair avec ACNA , ACNA avec …, c’est le système des poupées russes.
L’objectif, encore une fois, est de rechercher la compétitivité financière à tout prix. Peu importe que ses sociétés « satellites » imposent à leurs salariés des conditions sociales dégradées, pour Air France il faut se « payer sur la bête » même au prix de la précarité et de la flexibilité.
Ainsi, le fossé ne cesse de se creuser entre les salariés de la maison-mère et ceux des entreprises « externes » dont les patrons dégradent les conditions de travail et les salaires pour décrocher les contrats.
Pour que la croissance du transport aérien profite aux consommateurs, aux salariés et au développement des régions, SUD Aérien fait les propositions suivantes :
- Démocratiser le transport aérien et le rendre accessible à tous,
- Développer les accords commerciaux entre compagnies sans rechercher la constitution d’alliances monopolistiques,
- Agir pour la complémentarité des moyens de transport entre l’air, le fer, la route et le fluvial.
- Privilégier les gros porteurs pour réduire le prix du billet et limiter l’engorgement du trafic et les nuisances causées à l’environnement,
- Mettre un terme au dumping social et la mise en concurrence des salariés des différentes régions du monde.
Pour mettre fin à la concurrence sociale générée par la libéralisation européenne, une convention collective du transport aérien européen doit protéger l’ensemble des salariés assurant une activité de transport aérien