Le week-end des 8 et 9 avril les salariés de Hop (filiale d’Air France qui regroupe depuis un an les 3 compagnies aériennes régionales Britair, Régional et Airliner et qui compte 3100 salariés et 70 avions) ont massivement fait grève. Les salariés espéraient une harmonisation par le haut des différentes grilles de salaire, en écho avec les bons résultats obtenus.
Mais le groupe Air France/KLM ne propose que de nouvelles attaques sans garantie des emplois : 245 ont été supprimés. Et accompagnés d’un pillage des Pilotes vers Air France, puisant dans le vivier des pilotes pour compenser le retard des effectifs dans la maison mère (dû au blocage imbécile des embauches).
Une grève suivie à 82% chez les hôtesses et stewards, à 90% au sol, particulièrement suivie dans les 2 centres de maintenance de Morlaix (ex Britair) et Clermont (ex Regional).
Une grève historique qui montre le refus des salariés. Dans un transport aérien en pleine expansion, le management du groupe poursuit une stratégie d’émiettement, développant l’activité par de multiples filiales : Air France, KLM, Transavia Holland, Transavia France, Hop et maintenant la future filiale Long Courrier en voie de création nommée provisoirement « Boost ».
Et surtout des sous-filiales que nos dirigeants vendent, comme Servair, qui fait les plateaux repas à bord, cédée récemment au groupe chinois HNA.
Stratégie qui développe telle ou telle entité au gré des avantages fiscaux ou des attaques salariales (KLM très bénéficiaire, et Transavia toujours déficitaire, étant les deux entités en développement).
Un jeu où les salariés sont toujours perdants et les gâchis fréquents.
Hop, c’est aussi la marque sous laquelle les vols d’Air France sont opérés à Orly.
Et le millier de salariés Air France concernés se sentent aussi menacés de perdre leur statut en étant potentiellement (à l’inauguration de la future 3e aérogare à Orly en construction ?) mutés de force dans cette filiale.
Cette grève réussie est donc une excellente nouvelle. Avec l’espoir d’une lutte toujours plus large des salariés de l’aérien pour un statut unique, avec de bons salaires et la garantie de l’emploi pour tous.
Signe des temps, les progrès du syndicat Sud Aérien qui vient d’être reconnu représentatif dans les deux conventions collectives du transport aérien.