Cette dernière a précisé que les trois cadres du groupe Khalifa devaient embarquer aux environs de 23 h, (à quelques dizaines de minutes de la grève générale qui devait être déclenchée à minuit) à bord de l’avion privé de leur patron, à destination de Paris, lorsque les douaniers leur ont demandé d’ouvrir les trois valises qu’ils ont faites passer comme bagages à main. Nos interlocuteurs n’ont pas écarté la thèse d’une complicité au sein de la police, puisqu’un agent a été interpellé et ferait toujours l’objet d’un interrogatoire. Pendant toute la journée d’hier, les douaniers poursuivaient leur enquête avec les trois cadres incriminés pour connaître l’origine et la destination des 2 millions d’euros, alors qu’entre-temps l’avion du patron du groupe Khalifa était resté cloué au sol au niveau de l’aéroport d’Alger. En fin de journée, les trois cadres ont été présentés au parquet d’Alger, et mis sous mandat de dépôt. Du côté du groupe, c’est le black-out total. Contactés, les responsables de la compagnie Khalifa, tout en confirmant l’information, ont préféré parler d’« acte isolé qui n’engage que les personnes mises en cause », précisant que « ni l’équipage ni le patron du groupe Khalifa n’ont été informés du contenu des trois valises ». Une réaction devant laquelle les douaniers sont restés sceptique estimant que « seule l’enquête révélera les dessous de cette affaire ». Une affaire pour laquelle, faut-il le rappeler, les mis en cause risqueraient 6 mois à 5 ans de prison en plus de la confiscation des 2 millions d’euros et du paiement d’une amende de 40 milliards de centimes. Car, selon les douaniers, il y a eu infraction à l’ordonnance sur le contrôle des changes. Hier, cette affaire était au centre des discussions entre douaniers, policiers et personnel au sol des compagnies d’Air Algérie et de Khalifa Airways qui ont reçu une délégation de la centrale syndicale à l’occasion de la grève générale.
Par Salima Tlemçani
Selon El Watan, du 26.2.03