Il faut encore et encore le répéter : la pérennité des activités sociales et culturelles mises en œuvre par le CCE est toujours incertaine.
En Juillet, un « plan de sauvetage » a été voté par les élus CGT, FO et CGC du CCE !
En quoi consiste t’il ?
Ce plan se décline en 2 parties : vendre le patrimoine à hauteur de 40 % pour une valeur estimée à environ 40 millions d’€ et réduire la masse salariale du CCE de 30 % !
Au delà des accusations que se font les syndicats ayant été ou étant aux manettes du CCE ( principalement CGT, CFDT , FO, CGC ), et au delà des réels problèmes de gestion douteuse, SUD Aérien tient à répéter autant de fois que nécessaire que la véritable cause du déficit structurel du CCE provient de l’inversion des flux imposé par le principal syndicat de pilotes SNPL Alpa, avec le soutien de certains syndicats PNC ( SNPNC FO, UNAC CGC ).
L’ensemble des personnels navigants ( PNT et PNC ) étant regroupés au sein du CE Exploitation Aérienne ( ex CE Lignes ), le bureau du CE mène la dernière offensive pour « externaliser » définitivement le CE Exploitation Aérienne du CCE ... et plomber définitivement ce dernier.
Rapide historique :
- Dès 1997, le SNPL envisage l’ « inversion des flux » : il s’agit en fait d’inverser le mode de répartition de la subvention versée par Air France au CCE qui redistribue ensuite à chaque CE leur propre subvention.
- Ce système était critiquable mais présentait un avantage certain : il permettait un « pot commun » PNT - PNC - PS de la subvention Air France ( 3 % de la masse salariale ). ,
- Bref et pour dire les choses simplement, les gros salaires mélangés aux petits pour le bénéfice de tous et toutes, cela s’appelle un système de répartition solidaire !
- Après des années de procès et de manœuvres, d’accords passés entre le CE Lignes et le CCE non respectés ( 2006 ), le SNPL est quasi arrivé à ses fins, avec la complicité de la direction : faire imploser le CCE !
- Aujourd’hui, le CCE ( accord CGT, CGC, FO ) va vendre une partie du patrimoine - qui va servir entre autres à financer les départs négociés d’agents du CCE - et le bureau du CE Exploitation Aériennes revendique la part qui revient à leur CE : cerise sur le gâteau !!
- Après avoir entamé une négociation sur l’intégration des personnels CCE / CE / ASAF au sein d’Air France, la direction a abandonné ce projet … aidé en cela par l’indifférence des principaux syndicats ! Or, l’intégration de ces personnel est la seule solution raisonnable ... mais ce n’est pas le problème d’AF !
Le SNPL Alpa et ses alliés SNPNC FO et UNAC CGC vont-ils s’arrêter là ?
Concernant le SNPL Alpa, il y a des chances que non puisque ce dernier a saisi au début 2011 la Direction Régionale de l’Economie, de la Concurrence, de la Consommation du Travail et de l’Emploi IDF, pour leur demander de trancher pour la création d’un CE Air France spécifiquement PNT .
Même si au dernier moment le SNPL Alpa a retiré sa demande, l’idée est maintenant dans l’air … et les 15 000 PNC du CE Exploitation Aérienne ? Le SNPL Alpa s’en soucie t’il ?
Et que dire des syndicats FO et CGC qui vendent le patrimoine côté « syndicat sol » … et soutiennent le SNPL Alpa qui en est le principal responsable coté « syndicat PNC » … quitte à se faire couillonner dans les années à venir ??
Quel est le cœur du problème financier structurel du CCE ?
- Concernant les accords non respectés entre le CE Exploitation Aérienne et le CCE, le CE aurait une dette d’environ 10 millions d’€ envers le CCE.
- Entre 2006 et 2010, la part de la subvention globale versée par Air France qui revient au final au CCE est passée de … 71 % à 47 % !
- Entre 2006 et 2010, la part de la subvention globale versée par Air France qui revient au final au CE Exploitation Aérienne passe de … 14 à 38 % !
CGT, FO et CGC se sont donc mis d’accord pour vendre en partie le patrimoine du CCE, mais à quel moment a t-on consulté les salariés pour leur exposer clairement le problème et solliciter leur avis ?
Après tout, le patrimoine du CCE, constitué au cours de 65 ans d’existence, est le bien commun à tous les salariés d’Air France, et la décision de le vendre, quand bien même ce serait la seule solution, mériterait un référendum permettant à chaque agent de donner son avis !
Et Demain ?
Le scénario est prévisible : si les activités centralisées du CCE ( vacances familiales, séjour jeunes ) avec les tarifs dégressifs disparaissent, alors chacun des 8 CE organisera ses propres activités sur la base de sa propre subvention issue de sa masse salariale … bref, l’inversion des flux pour tous les CE
Conséquence pour les agents : celles et ceux qui sont rattachés à des CE « riches », c’est à dire avec une masse salariale plus importante ( CE Exploitation Aérienne, CE DGI …) seront mieux lotis que celles et eux qui sont dans des CE « pauvres » ( CE Commercial France …)
Ainsi, des « syndicalistes » auront réussi à faire au moins aussi bien que le MEDEF et les ultra libéraux, pour qui toute notion de solidarité et de partage est archaïque et insupportable !
Des solutions existent !
En effet, allons-nous attendre que l’élu CGC chargé de vendre le patrimoine en douce pour financer un « PDV » au CCE ? … NON !
SUD Aérien propose une table ronde de tous les syndicats pour faire appliquer les articles L. 2232-12 et L. 2327-16 du Code travail, avec un accord majoritaire ( il suffit que les syndicats signataires pèsent plus de 30 % de voix aux dernières élections ), pour permettre de revenir à une répartition solidaire de la subvention.