SUD Aérien dénonce les conditions brutales subies, trop souvent, par les « passagers expulsés » à bord des appareils d’Air France : des témoignages irréfutables des équipages navigants abondent ! Nous rappelons que le président d’Air France, Jean Cyril Spinetta avait demandé une suspension de 6 mois de l’utilisation des avions de la Compagnie pour les expulsés suite aux incidents graves lors d’un vol vers Bamako le 1er avril 1998 et que, suite à un accord avec le ministère de l’intérieur, l’embargo avait été levé le 28 avril de la même année, Air France prétextant avoir obtenu « le renforcement des escortes et des précautions de sécurité qui entourent les personnes éloignées par la force ».
Aujourd’hui, nos ne pouvons que constater que les « précautions de sécurité » ne concernent manifestement pas la sécurité physique des personnes expulsées.
Cela fait des années que SUD Aérien, ainsi que d’autres organisations syndicales, dénonce ces atteintes répétées aux droits de l’homme dont le plus élémentaire est celui du respect de l’intégrité physique.
Lors de l’audition du président Spinetta et du responsable de la sûreté d’Air France, M. Cathala, par une commission du Sénat le 30 avril 1998, ces derniers ont rappelé le « traitement des passagers difficiles » prévu par les textes internes à la compagnie qui prévoient des moyens de contention en « velcro », utilisables selon les directives du commandant de bord. Ils ont également confirmé que des agents de sûreté employés par Air France - prévus pour assurer la sécurité des équipages sur certaines destinations - auraient servis de supplétifs aux forces de police lors d’expulsions difficiles.
SUD Aérien fait le constat que contrairement à ce qu’affirme le président Spinetta - la responsabilité d’Air France s’arrête à « tout ce qui concerne la sécurité des vols » - la responsabilité de tels actes barbares est de fait imposée aux équipages qui assistent à ces violences qui les scandalisent : ainsi, une partie de l’équipage du vol AF 416 a refusé de partir !
Nous rappelons que le commandant de bord peut refuser d’embarquer un passager expulsé, celui du vol AF 416 ne s’est pas posé la question, y compris après le décès de M Barrientos. En mars 2001, l’association de pilotes allemands Vereinigung Cokcpit recommandait à ses pilotes de demander aux expulsés s’ils acceptent de voyager et, en cas de réponse négative, la pilote doit refuser de les transporter.
SUD Aérien demande qu’une enquête soit ouverte sur le décès de M. Barrientos par les autorités de tutelle.
SUD Aérien demande la tenue d’un CCE extraordinaire pour que soit actée la décision de la compagnie de refuser de transporter des personnes expulsées contre leur gré !